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Bombardier licencie à nouveau, les rendements obligataires en hausse

Nouveau coup dur pour Bombardier. Le manufacturier d’avions et de trains engage une nouvelle vague de licenciements dans sa division aéronautique. Si l'action du groupe a pris plus de 3% vendredi, l’annonce est perçue négativement sur le marché obligataire.

Le groupe canadien va supprimer 1.750 emplois dans sa division "Avions d’affaires", soit 15% des effectifs de cette unité ou encore 2,5% des effectifs totaux.

« La situation économique actuelle et les enjeux géopolitiques de certains marchés, dont l’Amérique latine, la Chine et la Russie, affectent le nombre de nouvelles commandes dans l’ensemble de l’industrie. Par conséquent, la division "Bombardier Avions d’affaires" va réduire sa cadence de production des avions Global 5000 et Global 6000 », explique la compagnie dans un communiqué.

La branche aéronautique (avions d’affaires, avions commerciaux) n’en finit plus de plomber le groupe, malgré une profonde restructuration entamée l’été dernier qui s’est soldée jusqu’à présent par la perte de 3.500 postes. Bombardier a notamment rencontré d'énormes difficultés dans le développement de son programme d'avions Cseries, avec des dépassements de coûts et de nombreux retards. On se souvient que l’avionneur avait également été contraint d’arrêter la production du Learjet85, cet avion d’affaires, en raison de conditions de marché difficile.

Afin de renforcer son bilan après avoir vu la situation de sa branche aéronautique se dégrader, le groupe canadien a annoncé lors de la publication de ses résultats trimestriels le 7 mai dernier la mise en bourse d'une participation minoritaire de sa division ferroviaire, "Bombardier Transport". En fonction des conditions de marché, l’opération pourrait avoir lieu au dernier trimestre de l'année.

Notons que sur les trois premiers mois de l'année, la firme a généré un chiffre d’affaires stable à 4,4 milliards de dollars ainsi qu’un bénéfice net de 100 millions de dollars. Les résultats financiers détaillés de Bombardier sont disponibles sur son site internet.

L'actualité est donc plus chargée que jamais pour Bombardier. En début d'année, il avait déjà surpris les investisseurs en annonçant une suspension du versement de dividende, le remplacement de son directeur général, une augmentation de capital de 868 millions de dollars ainsi qu'une levée de 2,25 milliards de dollars de dette à 3 et 10 ans. Bombardier avait dû mettre le prix, offrant des coupons de respectivement 5,50% pour l’échéance 2018 et 7,50% pour l’échéance 2025.

7,80% de rendement pour l'obligation 2025 en dollars

Sur le marché de la dette justement, les dernières annonces de Bombardier ont été mal perçues par les investisseurs, ce qui a provoqué une hausse des rendements obligataires.

Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation d’une maturité égale au 15 mars 2025 et au coupon de 7,50% est tombée sous le pair à 98% du nominal, contre un cours au-dessus des 100% avant l'annonce des suppressions d'emplois. Son rendement atteint 7,80%. Cette obligation, notée « B+ » (High Yield), se négocie par coupures de 2.000 dollars pour une taille émise de 1,5 milliard. Elle implique donc un risque de change.

 

 

Sources

Reuter : « Bombardier supprime 1.750 emplois dans les jets d’affaires »

Reuters : « Bombardier pourrait céder sa branche ferroviaire »

Le Monde, Nouvelle vague de licenciements chez Bombardier