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Nyrstar: “le rebond du zinc ne remet pas en question la vente de nos actifs miniers“

Alors que l’horizon semble s’éclaircir pour Nyrstar, nous avons contacté le département investisseur du groupe belge pour en savoir davantage sur l'avancement de la vente de ses actifs miniers.

La semaine passée, les investisseurs se sont véritablement rués sur l’action Nyrstar qui a bondi de 15% sur les seules séances de mercredi et jeudi. Dans le même temps, l’obligation 8,50% - 2019, la dernière en circulation du groupe, repassait au-dessus du pair avec un rendement annuel ramené à 8%.

Ce vif regain d’intérêt pour les titres Nyrstar trouve sa source dans la flambée du zinc dont l’entreprise est l’un des leaders mondiaux. Depuis son point bas de la fin janvier, le zinc a en effet repris plus de 40% à 2.080 dollars la tonne, son niveau le plus élevé depuis juillet 2015.

 

Pourquoi un tel rebond du zinc ?

Après avoir connu une année 2015 catastrophique, le zinc surfe désormais sur les avis positifs des analystes qui s’attendent à un déficit de l’offre à moyen terme. Dans une étude publiée fin mai, Goldman Sachs table par exemple sur un manque de 114.000 tonnes de zinc cette année et de 360.000 tonnes en 2017.

‘Non seulement, l’offre se réduit avec la fermeture d'importantes mines dont les gisements s’épuisaient, mais la demande reste forte’, explique la banque d’affaires, ‘en particulier en Chine où la consommation est soutenue par la hausse des dépenses d’infrastructure et où les stocks diminuent’, précise-t-elle.

Les analystes de la Commerzbank s’attendent eux à ce que ‘le cours du zinc continue d’être soutenu par les fondamentaux du marché. La hausse des cours est principalement à mettre sur le compte d'une forte baisse de la production minière’, observent-t-ils. 

Quid de la vente des actifs miniers de Nyrstar?  

Cette embellie est-elle de nature à remettre en question la vente des mines de zinc de Nyrstar ? 'Non', nous a affirmé ce week-end Anthony Simms, Group Manager Investor Relations chez Nyrstar, qui nous confie cependant que le groupe se trouve dans de meilleures conditions pour négocier.

Pour rappel, frappé de plein fouet par la chute du zinc en 2015, Nyrstar a décidé de vendre tout ou partie de ses actifs miniers, véritables brûleurs de cash sur lesquels il a dû passer d’importantes dépréciations de valeur (plusieurs centaines de millions), à tel point que le groupe voyait sa solvabilité être menacée.

'Ces dernières semaines, nous avons reçu des offres fermes pour nos mines que nous analysons et que nous mettons en concurrence. Le renforcement du prix du zinc (plus de 30% depuis le lancement du processus) n’augmente pas nécessairement nos attentes en matière de prix de vente', nous a expliqué Anthony Simms.

En substance, ce dernier nous a indiqué que les acheteurs potentiels regardent essentiellement les prévisions à moyen et long terme du zinc et pas seulement son évolution récente.

'Lorsque nous avons lancé le processus de vente début janvier, nos actifs miniers généraient un free cash flow négatif sur base d’un prix de 1.500 dollars la tonne à l’époque. Entre-temps, le rebond du zinc a permis de diminuer fortement le cash utilisé pour notre activité minière, ce qui implique un effet positif sur le free cash flow. Dès lors, nous sommes à même de négocier dans de meilleures conditions ce que nous pensons être le prix le plus juste pour nos mines. En outre, les actifs qui sont en maintenance et/ou réparation sont moins sensibles à l’évolution des prix'.

Anthony Simms nous a également indiqué qu'une fois le processus de désinvestissement minier bouclé, Nyrstar continuera d'être exposé à l'évolution du zinc via son activité de fonderie. Le groupe pourra donc encore profiter d'une meilleure tenue de cette matière première.

Une nouvelle émission obligataire en vue 

A noter encore que lors de la credit conférence de KBC Securities qui s'était tenue fin mai, Nyrstar a confirmé son intérêt pour une émission obligataire qui pourrait éventuellement être lancée à l’automne.

Pour le moment, le flou semble dominer quant à savoir s’il s’agira d’un emprunt par 100.000 euros ou d’une émission retail par 1.000 euros destinée au grand public belge. Une chose est sûre, si Nyrstar entend émettre une émission par 1.000 euros, ses taux de financement devront assurément baisser d’ici là (+/_ 8% pour sa dette senior non-sécurisée).

Anthony Simms avait également indiqué que Nyrstar ne tablait pas sur une émission aussi importante que celle de 525 millions d’euros remboursée le 15 mai dernier. A suivre sur Oblis...