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Les investisseurs se ruent sur les emprunts de l’Arabie Saoudite

L’Arabie Saoudite a clôturé avec succès sa première levée de dette sur les marchés internationaux. Elle a finalement collecté 17,5 milliards de dollars, un montant record pour un pays émergent.

La méga émission du Royaume détrône celle de l’Argentine avec son émission de 16,5 milliards de dollars au mois d’avril. « Il y a une énorme demande pour tout ce qui rapporte » indique Richard House de Standard Life Investments, « très peu d’émissions de pays émergents se sont mal déroulées cette année ».

Pour rappel, le premier exportateur mondial d’or noir proposait trois nouveaux emprunts, d’une durée respective de 5, 10 et 30 ans.

Les investisseurs ont répondu massivement présents à l’opération, remplissant le carnet d’ordres à hauteur de 67 milliards de dollars, toutes lignes obligataires confondues, selon les premières indications obtenues par le Financial Times. En d’autres termes, l’opération a été près de quatre fois sursouscrite. La confiance des investisseurs a probablement été renforcée par l’accord atteint à Alger visant à geler une partie de la production d’or noir pour soutenir ses cours.

L’Arabie Saoudite en a donc profité pour revoir quelque peu à la baisse la rémunération proposée. Le rendement à l’émission était de 2,59% pour l’échéance 5 ans, 3,41% pour celle à 10 ans et 4,62% pour la durée de 30 ans, contre respectivement 2,8%, 3,6% et 4,9% à l’entame de l’émission.

Les tranches obligataires sont toutes libellées en dollar (risque de change) et disponibles par coupures de 200.000 en nominal (+/- 182.000 euros au cours actuel).

L’émetteur bénéficie d’un rating « Investment Grade », comme le soulignent les ratings «A1» (stable) et «AA-» (négatif) respectivement chez Moody’s et chez Fitch.

Obligations orientées à la hausse

Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, les obligations sont orientées légèrement à la hausse. Pour se procurer la tranche 2,375% - 2021, il faut tabler sur un cours de 99,68% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 2,44%.

L’obligation au coupon de 3,25%, d’une durée de 10 ans offre quant à elle un rendement annuel de 3,31% sur base d’un cours de 99,48%.

Pour finir, la tranche 4,5% - 2046 s’échange aux alentours du pair, pour une taille d’émission de 6,5 milliards de dollars. Etonnement général compte tenu de l’incertitude quant au future de l’industrie énergétique dans les années à venir et étant donné que les investisseurs sur les marchés émergents choisissent généralement des échéances plus courtes.

Toutes trois sont de rang senior non sécurisé et paient leurs coupons semestriellement.

De nouvelles opérations devraient suivre

Bien qu’importante, cette nouvelle émission ne financera qu’un tiers du budget de l’année prochaine, selon les calculs. L’Arabie saoudite ne devrait dès lors pas s’arrêter en si bon chemin. Confronté à la baisse des prix du pétrole, le Royaume wahhabite a vu son déficit se creuser au fil des mois. Il devrait atteindre 13,5% du PIB cette année, selon des prévisions du FMI.

Dans ce contexte, Riyad a procédé à des réductions de ses dépenses publiques, a réduit les subventions, raboté les salaires des fonctionnaires et même introduit une TVA à 5%. Insuffisant cependant. L’Arabie Saoudite devrait donc revenir à terme vers les marchés internationaux.

Et pour cause, le Royaume envisage d’augmenter son ratio dette sur PIB des 8% actuels à 30% d’ici 2020 et prévoit d’émettre pour au moins 120 milliards de dollars de dette dans les années à venir.

Le grand challenge pour l’Arabie Saoudite sera d’augmenter son niveau de transparence pour répondre aux exigences des investisseurs.