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Possible cartel automobile allemand, les obligations des constructeurs en légère baisse

Après les nombreux scandales liés aux moteurs diesel truqués, le secteur automobile est secoué par une nouvelle affaire portant sur un éventuel cartel formé par cinq constructeurs allemands, à savoir Volkswagen, BMW, Audi, Porsche et Daimler.

C’est l’hebdomadaire allemand Der Spiegel qui a révélé l’existence probable de ce cartel opérant depuis les années 1990. Les constructeurs se seraient « concertés dans des groupes de travail secrets sur les techniques utilisées dans les voitures, les coûts, les sous-traitants, les marchés, les stratégies et aussi la diminution des émissions polluantes », a écrit le journal.

« Ce n'est pas l'œuvre de quelques rares managers criminels du groupe Volkswagen, mais le résultat d'accords secrets de l'ensemble de l'industrie automobile allemande », précise l’hebdomadaire. Il ajoute également qu’environ 200 salariés auraient échangé, lors d’une soixantaine de groupes de travail, afin de mettre au point les normes de toute une série d’équipements (systèmes de freinage, moteurs diesel et essence, transmissions et systèmes d'échappement...).

Toujours selon Der Spiegel, Volkswagen se serait lui-même dénoncé auprès de la Commission européenne et de l’office allemand des cartels en juillet 2016, reconnaissant un « soupçon » sur un possible « comportement illégal ». Dans l’espoir sans doute de bénéficier d’une procédure de clémence, Daimler se serait également auto-dénoncé. La Commission européenne encourage en effet les membres d’un cartel à fournir les preuves de l’existence de ce dernier, en contrepartie d’un traitement favorable.

BMW dément toute participation

De son côté, BMW a démenti dimanche avoir participé à ces réunions et avoir manipulé les émissions de ses véhicules.

Dans un communiqué, le constructeur indique que « les voitures du groupe BMW ne sont pas manipulées et se conforment aux normes légales ». « Cela s'applique évidemment aux voitures diesel. Et cela est confirmé par les résultats des tests des autorités nationales et internationales », a poursuivi BMW.

Des amendes qui peuvent atteindre 10% du chiffre d’affaires

Nuisant à la concurrence et aux consommateurs, les cartels sont interdits dans l’Union Européenne.

Si la collusion des constructeurs automobiles allemands était avérée, ces derniers risquent de se voir infliger une amende pouvant atteindre 10% de leur chiffre d’affaires, de quoi alourdir encore fortement la note liée aux scandales de ces dernières années.

Il est cependant prématuré de spéculer davantage à ce stade a expliqué un porte-parole de la Commission européenne. « La Commission européenne et les autorités nationales de la Concurrence coopèrent étroitement entre elles sur ce genre d'affaires » a-t-il ajouté.

Les marchés en baisse

Tout comme les actions qui ont cédé plus de 2% sur la séance de vendredi dernier, les obligations Volkswagen et Daimler ont également perdu quelques points.

A titre d’exemple, l’emprunt perpétuel subordonné junior Volkswagen International Finance, au coupon actuel de 3,50%, s’affiche ce jour à un cours de 93,75%, ramenant le rendement annuel à 4,14% jusqu’au call du 20/03/2030.

Notée BBB- par Standard & Poor’s, dans le bas de la catégorie investissement, l’obligation s’échange par coupures de 1.000 euros.

A noter que si l’émetteur n’exerce pas son option de remboursement anticipé en 2030, le coupon sera alors calculé sur une base variable, comme précisé dans la fiche obligataire.

Les investisseurs qui souhaitent profiter de cette (légère) baisse pour entrer sur ces valeurs, trouveront d'autres obligations de Volkswagen, Daimler et BMW dans notre sélection.

Source

Le Figaro - La commission Européenne examine un possible cartel automobile allemand