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Retour sur l’obligation perpétuelle Trafigura

Trafigura, l’un des plus grands négociants en matières premières, a communiqué dernièrement ses résultats annuels, l’occasion de revenir sur l’évolution des obligations perpétuelles émises par le courtier néerlandais basé à Singapour.

Numéro deux mondial du courtage de produits pétroliers devant Glencore et derrière la société néerlandaise Vitol, Trafigura a dégagé l’année passée son plus faible bénéfice depuis sept ans, ce dernier s’affichant à 887 millions de dollars, contre 975 millions un an plus tôt.

En cause essentiellement, une concurrence de plus en plus intense et une volatilité modérée des prix du pétrole, qui réduisent les marges dans l’activité de courtage pétrolier, l’un des deux principaux secteurs d'activité de la société.

Car si au même titre que ses compères, Trafigura avait pleinement profité de la chute des produits pétroliers passant de 100 dollars le baril à moins de 30 dollars l’an passé, à mesure que les prix se sont redressés, la société a éprouvé de plus en plus de difficultés à gagner de l'argent en achetant du brut bon marché et à le vendre à un prix plus élevé.

A contrario, les métaux et les minerais ont tiré leur épingle du jeux dans des marchés plus serrés. Pour la première fois, les bénéfices bruts de ces deux secteurs ont d’ailleurs dépassé le milliard de dollars, ce qui correspond à la contribution de l’activité pétrolière de Trafigura qui vend 5,3 millions de barils de pétrole par jour.

« Cette année, les marges pétrolières ont été sous pression en raison des conditions du marché, tandis que l'activité des métaux a affiché sa meilleure performance depuis des années. Cette diversification contribue à générer un flux de bénéfice global stable et à atténuer les risques », a indiqué dans un communiqué Jeremy Weir, patron de Trafigura.

A noter encore que le chiffre d’affaires de l’entreprise a bondi de 39% à 136 milliards de dollars, en raison de la hausse des prix des produits de base et d'une forte augmentation des volumes de transactions, qui ont augmenté de 25% à 325,9 millions de tonnes, souligne le communiqué de Trafigura.

Enfin, la dette nette ajustée était presque inchangée par rapport à il y a un an à 8,64 milliards de dollars. Après des années d'investissements et de dépenses considérables dans les ports, les terminaux de stockage et d'autres actifs, Trafigura a réduit ses investissements et ses dépenses. Les dépenses en capital ont été réduites de 48% pour atteindre environ 391 millions de dollars au cours de l'année et devraient rester autour de ce niveau.

Un rendement de 5,76% jusqu'au call

En ce qui concerne la dette obligataire, 2017 a vu Trafigura émettre en mars la troisième émission obligataire de type perpétuel subordonné de son histoire.

La multinationale avait levé à cette occasion 600 millions de dollars assortis d’un coupon de 6,875%. Fixe dans un premier temps, ce coupon est amené à devenir variable, dans l’hypothèse où Trafigura ne procèderait pas au remboursement de son obligation en mars 2022.

À partir de cette date, le coupon sera indexé sur base du taux de référence en dollar à cinq ans augmenté d’une prime de 6,647%.

Sur le marché secondaire, cette obligation nécessitant une mise de fonds de 200.000 dollars et qui n'est pas suivie par les agences de notation, se traite aux alentours des 104% du nominal, ramenant le rendement annuel jusqu’au « call » sous les 6%.