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Samsonite cible d'un shorteur, les obligations accusent le coup

Samsonite, le numéro un mondial du bagage, est plongé dans la tourmente après les accusations du short seller (vendeur à découvert ou shorteur) Blue Orca Capital sur sa comptabilité et sa gouvernance.

Dans un rapport de 48 pages publié ce jeudi 24 mai, Blue Orca Capital, fondé il y a quelques jours par Soren Aandahl, un ancien directeur de Glaucus Research Group, explique que Samsonite a masqué le ralentissement de la croissance de ses activités à travers des acquisitions financées par endettement. Et d’ajouter que l’entreprise a gonflé ses marges bénéficiaires grâce à des techniques comptables douteuses liées à ces rachats.

Le vendeur à découvert s’interroge également sur l’audit de joint-ventures en Asie, et sur des transactions qualifiées de douteuses entre Samsonite et des entités indiennes contrôlées par le CEO du groupe, Ramesh Tainwala, et sa famille.

Statut de « vendeur à découvert »

Les accusations de Soren Aandhal ne sont sans doute pas totalement innocentes compte tenu de son statut de « vendeur à découvert ».

La vente à découvert consiste à vendre (à terme) un actif que l'on ne détient pas au moment où cette vente est négociée, mais qu'on s’engage à détenir le jour où sa livraison effective est prévue. Le vendeur estime qu’il sera capable d’acheter ces actions à un prix inférieur auquel il les a (déjà) vendues, ce qui lui permettra de réaliser un bénéfice. A l’opposé d’un investisseur /actionnaire classique, un short seller s’intéresse donc aux titres susceptibles de baisser.

Ces précisions sont un des éléments de la réaction de Samsonite. Le numéro un mondial du bagage met aussi en avant le côté partial des allégations, ajoutant que celles-ci sont fausses et incorrectes et qu’il fournira des informations supplémentaires en temps utile. « Les actionnaires devraient traiter le rapport de Blue Orca Capital avec prudence », souligne le président de Samsonite, Timothy Parker.

Chute de l’action et des obligations

Entre-temps, le rapport de Blue Orca Capital a provoqué une onde de choc à Hong Kong où les actions Samsonite sont cotées. Le titre a perdu 10% après les allégations de Blue Orca Capital, effaçant l’équivalent de 607 millions de dollars de capitalisation boursière, avant que les cotations ne soient suspendues.

Blue Orca Capital est particulièrement pessimiste pour l’action Samsonite, car son objectif de cours de 17,59 dollars de Hong Kong (+/- 1,91 euro) est nettement inférieur au cours de 30,70 dollars (+/- 3,34 euros) au moment de la suspension du titre, et bien plus pessimiste que le plus négatif des analystes répertoriés par Bloomberg.

Sur le marché obligataire, l’ambiance n’est pas à la fête. L’obligation Samsonite Finco SARL émise le mois dernier est tombée de plusieurs points pour se négocier à 92,63% du nominal, propulsant le rendement à 4,62%, sur base d’une maturité égale au 15 mai 2026 et d’un coupon de 3,5%.

Notée « BB+ » par Standard & Poor’s, l’emprunt est libellé par coupures de 100.000 euros en nominal.

Soren Aandahl a quelques succès à son actif sur les marchés asiatiques, rappelle Bloomberg. En juillet 2016, l’action Tech Pro Technology s’était effondrée de 86% en une seule séance, après un rapport de son ancienne firme Glaucus Research Group. En mars dernier, il s’est attaqué au gestionnaire d’actifs australien Blue Sky Alternative, avec à la clef une chute de 77% de l’action depuis lors.

 

Sources

Samsonite tumbles after short seller questions accounting (Bloomberg.com)

Les communiqués de Blue Orca Capital et de Samsonite