Goldwasser Exchange

+32 (0)2 533 22 40
Du lundi au vendredi de 9h à 17h30

Accès client

L’obligation Bayer par 1.000 euros désormais disponible sous le pair

Propriétaire depuis peu de Monsanto, Bayer AG a vu sa capitalisation boursière fondre de dix milliards d’euros hier, en marge de la condamnation historique du géant américain pour son herbicide Roundup. Sur le secondaire, les emprunts du groupe allemand sont également orientés en baisse.

Le rachat par Bayer de Monsanto pourrait coûter cher au groupe allemand, célèbre pour avoir inventé l'aspirine. A la vieille du week-end, un tribunal de San Francisco a condamné le géant des OGM et pesticides à payer 289 millions d'indemnités à Dewayne Johnson, un jardinier américain.

En cause, la firme de Saint-Louis n’a pas informé de la possible dangerosité de son herbicide au glyphosate, le Roundup, à l'origine du cancer de Mr. Johnson. Il s’agit d’un verdict inédit et historique, condamnant pour la première fois le caractère possiblement cancérigène des produits au glyphosate de Monsanto.

Il faut dire que l’herbicide de Monsanto était dans l’oeil du cyclone depuis longtemps, alors que la firme fait face à de multiples procès un peu partout dans le monde. Rien qu'en Amérique, plus de 4.000 affaires similaires seraient ainsi pendantes devant des tribunaux.

Bayer, s’étant porté acquéreur il y a deux ans de Monsanto, devra subir les conséquences financières de ces multiples procès, pouvant porter sur plusieurs milliards de dollars. Et les marchés de s’interroger si le chimiste allemand a correctement évalué les risques liés au glyphosate, potentiellement interdit à terme en Europe.

Comme le souligne le journal L’Echo dans son édition de ce mardi, outre le risque juridique direct, le nouveau groupe doit affronter l'incertitude sur l'avenir commercial de l’herbicide le plus utilisé au monde. Le Roundup est aussi accusé d'être néfaste pour l'environnement et de contribuer à la disparition des abeilles, ou encore d'être un perturbateur endocrinien.

Une obligation par 1.000 euros

Si l’action du groupe tentait de rebondir ce mardi matin après avoir subi une purge de 10% la veille, sur le marché secondaire, les obligations en euro/dollar du groupe ont également perdu des plumes.

A titre d’exemple, le cours de son obligation subordonnée remboursable anticipativement pour la première fois dans quatre ans est passé sous le pair à un cours indicatif de 98,50% du nominal, portant le rendement annuel jusqu’au call à 2,75%.

La coupure est fixée à 1.000 euros avec un rating spéculatif « BB+ » accordé par Standard & Poor’s, soit un cran avant la catégorie des investissements jugés solides par l’agences de notation.

Le chimiste allemand est également présent sur le marché des obligations en dollar. Il y a quelques semaines, dans le cadre du financement du rachat du géant américain des OGM et pesticides Monsanto, il avait ainsi levé 15 milliards de dollars, soit la seconde plus grosse émission de l’année.

L’investissement à consentir est cette fois très élevé, la coupure étant fixée à 200.000 dollars pour toutes ces obligations. On notera que l’émission senior non-sécurisée, remboursable dans cinq ans, permet de tabler sur un rendement annuel de 3,80%, sur base d’un cours indicatif de 100,40% du nominal (rating BBB chez Standard & Poor’s).