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Metro rejette une offre de rachat, l’obligation par 1.000 euros signalée en baisse

Le colosse allemand de la distribution Metro AG, propriétaire de nombreuses enseignes destinées aux professionnels de l’Horeca, vient de botter en touche la proposition de rachat du milliardaire Daniel Kretinsky, jugée insuffisante. De quoi pousser à la hausse les rendements obligataires.

Ensemble avec son comparse slovaque Patrik Tkáč, Daniel Kretinsky, qui détient notamment une participation dans le quotidien français Le Monde, a offert 5,8 milliards d’euros pour acquérir les actions Metro qu'il ne détenait pas.

Une démarche qui selon l’agence Reuters traduit la stratégie de diversification du milliardaire tchèque, déjà bien connu des cercles de négoce européens pour ses achats d'actifs énergétiques en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni.

Dans le cadre de cette offre de rachat, EP Global Commerce (le véhicule d’investissement de Kretinsky) avait signalé pouvoir compter sur un soutien représentant plus de 31% du capital de Metro.

Ce dimanche, le management de Metro a toutefois rejeté l'offre. Une offre qui ne représente qu’une maigre prime de 3% en regard du dernier cours de clôture, et qui « sous-estime considérablement la société tout en ne reflétant pas son plan de création de valeur ».

Sour l’impulsion de la montée de Daniel Kretinsky au sein du capital de Metro, on notera que la holding a vu son cours de bourse progresser de 45% au cours de l’année écoulée.

Le communiqué de Metro précise que la direction va continuer « à prendre des mesures décisives pour transformer le groupe et le positionner efficacement dans un environnement de marché en pleine mutation »

Restructuration et désendettement

Tandis que le géant allemand est fragilisé par la concurrence des discounters Aldi et Lidl, Daniel Kretinsky estime que « sans une capacité d'exécuter des changements majeurs, Metro sera exposé à des risques importants en raison de ses résultats stagnants ».

Actif pour bonne part sous l’enseigne Makro, la holding a clôturé son dernier exercice annuel sur un chiffre d’affaires de 36,5 milliards d’euros, en repli de 1,6% pour un bénéfice avant impôts imputé de 10,9% à 578 millions.

Autrefois un conglomérat tentaculaire dont les activités allaient de l'électronique aux grands magasins, Metro a procédé sous la coulpe de son nouveau patron Olaf Koch, à une cession d'actifs dans le but de se désendetter.

Egalement dans un but de restructurer l’entreprise, et de la concentrer sur son activité de grossiste, Metro a cédé sa chaîne de grands magasins Kaufhof (Inno) et scindé sa chaîne de distribution d'électronique grand public Ceconomy.

Dernièrement, le grossiste allemand a annoncé être entré en négociations exclusives avec un consortium emmené par le fonds immobilier Redos afin de lui céder Real, sa chaîne d'hypermarchés représentant sept milliards de chiffre d’affaires annuel.

La santé du groupe en Belgique, où il compte notamment six enseignes Makro, ne serait pas bien meilleure. Il y a quelques semaines, le CEO de Makro, Vincent Nolf, soulignait dans ce sens que l'entreprise était « un patient en soins intensifs », en dépit de l'injection de dizaines de millions d'euros par Metro, rappelait le journal L’Echo dans son édition de ce lundi.

Rendement à l'échéance en hausse

Tandis que Metro conseille à ses actionnaires de voter contre le projet de rachat, projet qui ne devrait d'ailleurs pas obtenir leur consentement, les investisseurs ont revu quelque peu à la hausse leur prétention de rendement pour bien vouloir détenir de la dette obligataire émise par le grossiste allemand.

Ainsi, l’obligation remboursable en 2025 par Metro AG affiche désormais un rendement à l'échéance de 1,83%, sur base d’un cours nettement inférieur au pair.

La coupure est fixée à 1.000 euros pour cette émission notée « BBB- » chez Standard & Poor’s, le dernier cran de la catégorie des placements jugés de bonne qualité.