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La négociation de Teva (et d'autres firmes) dans la crise des opiacés a échoué. Quelle sera la réaction des marchés ?

Teva et d'autres firmes pharmaceutiques auraient mis 50 milliards de dollars sur la table pour clôturer les poursuites engagées à leur encontre dans la crise des opiacés. De quoi soutenir le rebond des obligations du leader mondial des médicaments génériques ? Oui dans un premier temps. Mais la négociation a échoué. 

Accusé d'avoir contribué de manière délibérée à l'addiction aux opioïdes, les laboratoires Teva, Purdue et Johnson & Johnson, ainsi que les distributeurs de médicaments McKesson, Amerisource Bergen et Cardinal Health, font face à des actions en justice intentées par les Etats, des centaines de municipalités ou comtés américains.

Dérivés partiellement ou totalement de l'opium, les opioïdes sont présents notamment dans les antalgiques qui soulagent la douleur et le stress et permettent de contrôler ses émotions.

Ces comprimés qui étaient initialement réservés aux cancers particulièrement graves, ont commencé à être sur-prescrits dans les années 90 pour toutes sortes de maladies chroniques. Et à mesure que le nombre de dépendants a augmenté, les décès liés à leur surconsommation n'ont cessé de croître.

Selon les statistiques fédérales, le problème de surdosage de médicaments, auraient entrainé la mort de quelque 400.000 personnes ces vingt dernières années aux Etats-Unis.

Pour solder les procédures judiciaires engagées, les sociétés précitées accepteraient de payer pas moins de 50 milliards de dollars, dont une partie en cash et le solde sous la forme de fournitures de médicaments et de services. 

Dans le cas de Teva, on parle de la fourniture gratuite de 15 milliards de dollars de médicaments génériques, y compris ceux qui aident à lutter contre les surdoses d’opioïdes. L'accord proposé par la firme israélienne porterait sur dix ans. Mais selon plusieurs sources de presse, cette négociation a échoué. 

On rappellera que Teva avait déjà négocié un règlement à l’amiable de 85 millions de dollars avec l’Etat de l’Oklahoma il y a quelques mois.

Entre 5% et 7% de rendement en euro et 6% de rendement en dollar 

Après une progression des cours ces dernières semaines, c'est l'échec des négociations qui prime à l'entame de la semaine et inverse la tendance. 

Les obligations régressent donc ce lundi matin. L'obligation en euro et à échéance en 2022 affiche un rendement à l'échéance de 5,60%, en augmentation de près de 3/4 de pourcent depuis vendredi. Le rendement de celle remboursable en 2025, en hausse également, s'élève à plus de 7%.  

En dollar, l'emprunt que le laboratoire doit rembourser dans trois ans, affiche un rendement à l’échéance supérieur à 6%. 

Les investisseurs vont-ils considérer ces rémunérations comme suffisamment significatives ? La question est là, d'autant qu’outre l’impact négatif de la crise des opiacés, TEVA fait également face à une concurrence accrue sur le marché des médicaments génériques, dont il reste cependant le numéro un mondial. 

Des évolutions, notamment judiciaires, à suivre de près.