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Dépôt de bilan pour Wirecard, le point sur l'obligation 2024 en euro

Sous le coup d’une enquête judiciaire pour des soupçons de fraude massive, Wirecard, le géant allemand des solutions de paiement dématérialisé, n’a eu d’autre choix que de solliciter l'ouverture d'une procédure de réorganisation judiciaire auprès du tribunal d'instance compétent de Munich. Une première pour une entreprise du DAX.

Star déchue des paiements en ligne (6.000 salariés, deux milliards d’euros de revenus annuels) Wirecard est accusée d’avoir trafiqué délibérément ses comptes. Un montant de quelque 1,9 milliard d’euros, bien que présenté dans le bilan de la société et sensé être logé dans une filiale aux Philippines, est introuvable.

Cinq ans après le « Diesel Gate », ce scandale ébranle d’autant plus le monde de la finance que Wirecard faisait office de star européenne de la croissance.

Basée à Aschheim, les services que propose la société sont similaires à ceux du géant mondial PayPal et concurrencent Western Union ou Worldline. Sur base d’un enregistrement en ligne, le client ouvre un compte qu’il peut ensuite approvisionner pour effectuer toutes sortes de transactions.

Quid pour les obligataires ? 

Alors que la presse allemande évoque un mouvement de désertion des clients, Wirecard a donc sollicité l'ouverture d'une procédure de réorganisation judiciaire (un dépôt de bilan en somme).

Pour mémoire, lorsqu’une entreprise est incapable de régler ses échéances de dettes (paiement des intérêts par exemple ou le remboursement d’un emprunt arrivant à maturité), elle sollicite la bienveillance de ses créanciers, via une restructuration en demandant de reporter à plus tard le remboursement de ses emprunts tout en diminuant drastiquement les intérêts.

Cela peut également se faire via une prise de participation dans la société, sous forme d’actions. Un accord sur un allégement de la dette permet de la sorte à l’entreprise d’éviter une faillite pure et simple.

Or ces derniers jours, Wirecard a déjà tenté, en vain, de négocier avec ses banques créancières à qui elle devrait entre 1,75 et 3,5 milliards d’euros (à ce stade, on ne sait pas si les créanciers obligataires ont été contactés).

Alors qu’aucune solution n'a pu être trouvée, le prestataire de services financiers a donc lancé une procédure de réorganisation judiciaire.

Prochaine étape : un curateur devrait être nommé par la justice et tentera une ultime tentative de négociation avec les créanciers, laquelle a vraisemblablement peu de chance d’aboutir. Le curateur devrait procéder ensuite, à la liquidation de la société (ventes des actifs immobiliers, matériels, etc...).

Précisons qu’en cas de faillite pure et simple, ce dont vers quoi on se dirige, tout n’est pas perdu pour les obligataires, qui peuvent toujours espérer récupérer un petit quelque chose, une fois la liquidation de l’entreprise terminée.

Actuellement, on notera que l’obligation que doit rembourser en 2024 Wirecard se traite aux alentours des 10% du nominal. Grosso modo, le marché estime donc à environ 10% le montant qui pourrait revenir aux porteurs obligataires.