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Le grand réveil de l’or

L'once d'or a franchi la barre des 2.000 dollars. Du jamais vu ! Depuis le début de l’année, le métal précieux a grimpé de plus de 30%. Les raisons de cette hausse sont multiples. Incertitude sur le front du Covid-19, crise économique, risques d’inflation, baisse du dollar et faibles rendements obligataires ont réveillé l’intérêt des investisseurs pour la valeur refuge. Et les mêmes causes entrainant les mêmes effets, il est probable que cette hausse se poursuivra.

L’or à 2000 dollars l’once ! C’est la grande nouvelle des derniers jours avec la baisse du dollar et la hausse spectaculaire de certaines valeurs technologiques au lendemain d’excellents résultats. Il s’agit quasiment d’un niveau historique. En effet, l’or n’avait approché de tels sommets qu’à deux occasions : en 2011, lorsque le Congrès américain s’était retrouvé paralysé sur le vote du budget fédéral ; et au début des années ’80, lorsque la révolution islamique en Iran avait faire craindre un arrêt des approvisionnement pétroliers et un déclin du billet vert. 

Cette attirance renouvelée pour le métal précieux en tant que valeur refuge est le signe de l’inquiétude des investisseurs face à l’ampleur de la crise. Les grands gestionnaires de fonds ne s’y sont pas trompés et ont sauté dans le train. Pimco, le spécialiste en Bons du Trésor qui gère 1,9 trillions d’actifs, conseille désormais à ses clients de diversifier leur portefeuille en ajoutant de l’or à leur patrimoine. Quant à la banque Citigroup, elle estime que la hausse de l’or est alimentée par l’arrivée d’investisseurs non traditionnels, comme les compagnies d’assurances et les fonds de pension.

Mais c’est surtout la banque Goldman Sachs qui a donné le ton ces derniers jours en relevant ses prévisions sur le cours de l’or. D’après elle, le métal précieux devrait atteindre les 2.300 dollars au cours des 12 prochains mois. Une hausse qui s’expliquerait par une dépréciation du dollar et par une politique plus accommodante de la Fed, laquelle serait disposée dans une certaine mesure à laisser filer l’inflation.

Bien sûr, tout le monde n’est pas du même avis. Un Warren Buffett, par exemple, a toujours proclamé que l’or était un placement sans intérêt (dans tous les sens du terme) et a toujours voué une prédilection pour des investissements productifs, de préférence dans les Blue Chips américaines. Il est vrai que ceux qui avaient misé sur une hausse importante de l’inflation au lendemain de la crise de 2008 et par conséquent sur une reprise durable de l’or, se sont lourdement trompés. 

Mais cette fois-ci, la situation pourrait bien être différente. Car le prix de l’or est favorisé par une convergence de facteurs qui rendent l’avenir bien plus incertain qu’il ne l’était le jour de la faillite de Lehman Brothers. 

La pandémie n’a pas dit son dernier mot

Les optimistes croyaient que la chaleur de l’été ferait fuir le virus. Ils doivent déchanter. Le nombre de cas dans le monde a doublé ces six dernières semaines et l’OMS ne cesse de pousser des cris d’alarme. Certains pays sont plus durement touchés que d’autres : Inde, Brésil, Mexique. En Europe, on constate une hausse quasi générale des cas au lendemain du déconfinement. Mais c’est surtout aux Etats-Unis que la situation est dramatique. Si la pandémie a reculé à New York et dans les Etats de l’Est, c’est au tour des Etats du Sud – Floride, Arizona, Texas, Géorgie, Californie du Sud - de subir la vague. On déplore plus de 150.000 morts depuis mars. 

Les répercussions sur la première économie du monde sont dramatiques, d’autant plus que le pays, profondément divisé, aborde une campagne électorale explosive. Plus généralement, personne ne sait s’il y aura une deuxième vague en automne, encore plus dévastatrice que celle du printemps. Même les meilleurs virologues et autres épidémiologiques l’ignorent et préfèrent fonder leurs espoirs sur la promesse d’un vaccin. Autant dire que sur ce plan-là, la visibilité est nulle. Comme l’a bien dit Jerome Powell : « la vraie reprise dépendra de la maîtrise du Covid-19 ». Tant que cette menace subsistera, l’avenir restera incertain.

Le redémarrage économique est lent

La croissance est en berne. Dans l’Eurozone, le PIB a reculé de 12,1% au deuxième trimestre, (10,1% en Allemagne, 18,5% en Espagne). Aux Etats-Unis, il a reculé de 32,9% sur une base annualisée. En Europe, les plans de soutien et les filets sociaux ont évité aux économies de s’effondrer mais dans le meilleur des cas, la reprise risque d’être anémique. Des secteurs comme ceux du tourisme, des loisirs et de la restauration ont été durement touchés.

Aux Etats-Unis, la situation est encore moins enviable. Les Etats du Sud – notamment le très riche Texas – sont partiellement paralysés. Ce qui n’arrange rien, le Congrès et la Maison Blanche ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les modalités d’un deuxième plan de relance. Des millions de chômeurs auxquels l’Etat fédéral versait une aide 600 dollars par semaine se retrouvent depuis le 31 juillet sans ressources et sans protection sociale. Sur le plan économique, les ravages de la pandémie rendent de moins en moins envisageable un rebond en V comme chacun l’espérait. 

La dette explose 

Pour sauver les économies, les Etats et les banques centrales se sont massivement endettés. La dette globale a augmenté de 15 trillions, toutes opérations confondues, que ce soit via des rachats d’actifs par les banques centrales ou via des emprunts contractés par les Etats. Même si ces mesures furent indispensables pour éviter un effondrement, il n’en reste pas moins qu’elles auront des retombées, semblables aux ondes de choc après un séisme.  Il est possible qu’à l’avenir, on assistera à une dépréciation de certaines devises, une tension sur les taux ou une reprise de l’inflation.

Gros coup de mou sur le dollar

Une conséquence qui ne s’est pas fait attendre, c’est la baisse du dollar (environ 10%) par rapport aux principales devises et notamment l’euro. Pour Goldman Sachs, le dollar est en train de perdre progressivement son statut de monnaie de réserve et dans une certaine mesure, l’euro et l’or en profitent. Les Etats-Unis semblent plonger dans une spirale sans fin entre une pandémie qui continue de s’étendre, un marasme économique et un chaos social alors que l’Europe des 27 est parvenue à faire la démonstration d’une unité retrouvée en s’accordant sur un plan de relance. Le contraste avec un Congrès et une administration américaine qui sont à couteaux tirés n’en est que plus éclatant. La baisse du dollar est donc aussi liée à une perte de confiance dans le fonctionnement des institutions américaines.  On a le sentiment qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion.

Ceci dit, l’euro est encore très loin de surclasser le dollar, qui reste la devise de référence. Le billet vert est la monnaie utilisée dans 88% des échanges commerciaux et il représente 62% des réserves de change. Les Bons du Trésor restent les obligations souveraines les plus demandées dans le monde, leur valeur totale avoisine les 20 trillions de dollars et leur marché est de loin le plus liquide. 

L’indice ICS qui mesure la valeur du dollar par rapport à six devises principales n’a jamais enregistré une dépréciation du dollar plus de 3 années consécutives. Mais en attendant, un dollar qui baisse incite les investisseurs à se tourner vers une autre valeur refuge en ces temps incertains : l’or.  

Les taux d’intérêt sont proches de zéro

Les taux d’intérêt au plancher rendent les obligations moins attractives. De plus, la hausse potentielle sur les obligations en dollar est limitée car Jerome Powell ne veut pas entendre parler de taux négatifs. L’or devient donc une alternative acceptable en dépit du fait qu’il n’offre aucun rendement. Et il constitue une option plus sûre que celle qui consiste à conserver du cash sur un compte bancaire.

L’inflation montre le bout de son nez

Le rachat d’actifs par les banques centrales équivaut à de la création d’argent et cette dernière augmente le risque d’une reprise de l’inflation. Les chiffres l’attestent même si ce n’est encore qu’un frémissement. La BCE vient d’annoncer une légère accélération de l’inflation dans la zone euro : 1,3% (en excluant les prix des denrées alimentaires et de l’énergie).  Cette hausse se constate aussi dans le calcul des rendements obligataires.  

Aux Etats-Unis, le point mort d’inflation – c’est-à-dire la différence entre le taux de rendement (nominal) d'une obligation « classique» et le taux de rendement (réel) d'une obligation indexée sur l'inflation pour un même émetteur et pour une maturité identique - est passé de 0,47% en mars à 1,51% aujourd’hui. Cette reprise de l’inflation reste dans des limites acceptables et Goldman Sachs estime que la Fed y serait favorable, de manière à alléger la charge de la dette. 

Ces différents facteurs pesant sur le cours du dollar et favorisant en contrepartie, la hausse de l’euro et de l’or ne sont pas près de disparaître. La pandémie, le marasme économique, les taux d’intérêts historiquement bas, le creusement de la dette vont nous accompagner pour les mois, voire les années à venir. Par conséquent, de l’or dans un portefeuille est une stratégie qui peut se révéler payante.

Si vous souhaitez investir dans l'or, n'hésitez pas à contacter la Société de Bourse Goldwasser Exchange au +32.2.533.22.40