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Intrum AB: une obligation sous le pair avec peu d’intérêts courus

Rémunérée par un coupon de 3,125%, l’obligation que doit rembourser dans quatre ans le spécialiste mondial du recouvrement de créances et de la gestion de crédit Intrum AB affiche une décote de plus de quatre points sur le secondaire. 

Malgré le net rebond du titre ces dernières semaines, il est en effet possible de se positionner à l'achat à 95,90% du nominal, un cours inférieur au pair qui rend donc la valeur fiscalement attractive pour l'investisseur résident belge et qui permet au passage de tabler sur un rendement annuel de plus de 4%.

Autre élément à mettre en avant, le coupon (payable en rythme semestriel par l'émetteur) détaché il y a peu. Répertoriée dans notre sélection, notons encore que l’obligation nécessite une mise de fonds de 100.000 euros et qu'elle est assortie d’un rating "BB" chez Standard & Poor’s. 

Ce rating spéculatif s’explique par le niveau d’endettement plutôt élevé d’Intrum AB. S’il s’agit d’une caractéristique que partagent beaucoup d'acteurs du secteur, il faut préciser que cette dette est héritée pour bonne part du rachat il y a trois ans de Lindorff par Intrum Justitia.

A propos d'Intrum AB

Intrum AB est né du rapprochement entre la société suédoise Intrum Justitia avec Lindorff en 2017.

Une fusion qui a permis de mettre sur pied un véritable leader mondial des sociétés de recouvrement et de gestion de créances, présente dans 24 pays européens ainsi qu’au Brésil, des correspondants dans plus de 160 pays du monde et une équipe de plus de 8.000 collaborateurs.

Rappelons que le recouvrement de créances consiste à utiliser tous les moyens légaux à disposition (amiables, judiciaires...) pour obtenir de la part du débiteur le paiement de la dette en souffrance redevable aux créanciers. 

Il se peut toutefois que la perspective d'une procédure de recouvrement judiciaire (d'une créance) rebute certains acteurs économiques, pour toute une série de raisons (coûts, temps, besoin pressant de liquidités...). Les clients ont alors la possibilité de céder leurs créances à Intrum AB. C'est l'autre facette du métier du groupe suédois: le rachat de créances.

Le rachat de créances consiste en la cession d'un portefeuille de créances à une autre partie (Intrum AB dans le cas présent). 

Dans la plupart des cas, les créances acquises sont ensuite recouvrées par l'acquéreur lui-même, ce dernier reprenant alors à son compte les frais de recouvrement, mais aussi le risque de non-paiement de la dette...

Covid-19 ou crainte d'une explosion des défauts

La volatilité affichée par l'obligation sous revue (et le rendement exigé par les investisseurs pour la détenir en portefeuille) s'explique par les conséquences économiques engendrées par la pandémie de Covid-19, avec en toile de fonds, la faillite d’un certain nombre d’acteurs qui risquent de ne jamais pouvoir rembourser leur crédit. 

A ce titre, à l'occasion de la publication des résultats trimestriels (avril-juin), la direction s'est montrée rassurante, mettant en exergue une situation financière solide, une forte position en liquidités (11 milliards de couronnes suédoises à la fin du trimestre, soit l'équivalent d'un milliard d'euros) et des échéances de dettes limitées en 2020 et 2021.

Le management note que ses marchés stratégiques (Grèce, Italie et Espagne) ont signé une performance nettement supérieure aux attentes, tandis que les résultats ont été positivement soutenus par une stricte  gestion des coûts. 

Le second trimestre s'est soldé par une hausse de 2% du chiffre d'affaires à 3,85 milliards de couronnes (370 millions d'euros) et par un bénéfice opérationnel de 1,38 milliard de couronnes (130 millions d'euros). Pour plus de détails, nous vous invitons à consulter le rapport trimestriel de la société.