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CMA-CGM émet une nouvelle obligation d'une durée de six ans

L'armateur et logisticien marseillais CMA CGM vient de lever 525 millions d'euros à rembourser au plus tard en janvier 2026. Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, la valeur assortie d’échéances anticipées est notée "B+" chez Standard & Poor's.

Dans les premiers échanges sur le secondaire, l'obligation se traitait au-dessus de son prix d'émission, à un cours avoisinant les 98,50% du nominal, ce qui porte le rendement annuel à près de 8%.

Outre cette levée de dette, l'armateur était au-devant de l'actualité ces derniers jours. Tout d'abord, en marge du départ depuis le port de Singapour, avec un record de 20.723 conteneurs pleins à son bord, de son vaisseau amiral le Jacques Saadé.

Il s'agissait d’une première mondiale pour ce navire (référence au fondateur du groupe) qui est au passage le plus grand porte-conteneurs au monde à utiliser le gaz naturel liquéfié (GNL) comme mode de propulsion.

Il opère sur la principale ligne commerciale Asie-Europe (French Asia line) et effectue en ce moment même sa première rotation commerciale d'une durée de 84 jours (ponctuée de 13 escales). Le précédent record était tenu par le HMM Algésiras en mai 2019 avec 19.621 conteneurs, note le site spécialisé Madeinmarseille.net.

Standard & Poor’s ajuste le tir

Du reste, CMA CGM a pu mener sa levée de dette en étant conforté par Standard & Poor’s, qui a ajusté le 6 octobre dernier de "négative" à "positive" la perspective associée au rating spéculatif " B+" de l'armateur.

Justifiant cet update, qui ouvre la voie à un rehaussement de rating à terme, Standard & Poor’s dit s’attendre à un bénéfice opérationnel nettement supérieur à celui de 2019, et ce en raison d'une baisse moins forte que prévue des volumes transportés, d'une hausse de capacité sur ses lignes conteneurisées ou encore, d’une diminution des coûts d'exploitation due à la réduction du prix des soutes.

Et tandis qu’au second trimestre, CMA CGM a signé un bénéfice de 136 millions de dollars ainsi qu'une hausse de 9,3% de sa marge opérationnelle, l'agence se montre optimiste quant au restant de l’année, malgré le manque de visibilité dû au Covid-19.

"Une bonne conjoncture"

De son côté, le groupe marseillais, qui s'est diversifié dans la logistique avec l'intégration du suisse Ceva Logistics, soulignait à l’occasion de son dernier point trimestriel avoir su adapter son offre de services pour répondre à l'évolution rapide des besoins de ses clients. 

"Nous avons réduit significativement nos coûts et bénéficié de la baisse du prix du pétrole".

Le management ajoute que la reprise du trafic maritime de conteneurs observée depuis avril devrait se poursuivre au troisième sur la plupart des liaisons, portée par la reprise plus rapide de la consommation de biens que de services, par le développement de l'e-commerce, ainsi que par la saisonnalité habituelle.

"On est dans une bonne conjoncture" et "relativement sereins pour 2021", notait encore le groupe qui a perdu 229 millions de dollars en 2019. 

Précisons que le niveau de rendement particulièrement élevé affiché par l'obligation sous revue s’explique par l'endettement élevé de l'armateur, découlant d’une frénésie d’acquisitions au dans les années 2000.

A propos de CMA CGM

CMA CGM se définit sur son site internet comme une entreprise familiale spécialisée dans le transport maritime international et la logistique, pesant de l’ordre de 31 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuels.

Présent dans plus de 160 pays avec 755 agences, 750 entrepôts et 110.000 salariés et doté d'une flotte de 509 navires, le groupe dessert 420 des 521 ports de commerce du monde et opère sur plus de 200 lignes maritimes.

L’armateur marseillais dispose d’un portefeuille de marques et de filiales qui reflètent aussi ses différentes activités à l’instar de CMA Ships pour la gestion des navires et des équipages (maintenance, approvisionnements, construction navale…) ou encore CMA Terminals & Terminal Link (construction de terminaux, acquisitions…).