La dette belge désormais plus risquée qu’une obligation d’entreprise ?
La confiance des investisseurs sur le papier belge a-t-elle diminuée, au point de juger la probabilité de notre pays à faire défaut supérieure à une obligation d’entreprise? Visiblement cela semble être le cas, si l'on en croit les rendements exigés sur la dette belge ou si l'on se base sur le prix des CDS (Credit Default Swap) sur la dette belge.
Emportées par la crainte des investisseurs d’une contagion de la crise de la dette souveraine à l’ensemble de la zone euro, les primes de risque exigées par les investisseurs ont à nouveau franchi des niveaux record ce jeudi. Outre l’Espagne et l’Italie, la Belgique n’a pas été épargnée, elle qui a vu le rendement de son obligation de référence à 10 ans, l’Olo d’une maturité égale à septembre 2020 et affichant un coupon de 3,375 %, franchir la barre des 4 % mardi après-midi, portant l’écart de rendement entre l’obligation allemande de référence – le Bund allemand d’une maturité égale à janvier 2021 et d’un coupon de 2,5 % - à près de 150 points de base. En clair, les investisseurs exigent désormais 1,5 % de rendement supplémentaire pour détenir du papier belge à 10 ans en regard du papier allemand. Il s’agit d’un plus haut pour la dette belge depuis le lancement de l’euro.
Quant au CDS sur la dette belge, il a inscrit lui aussi un nouveau record à 195 points de base, après un peu plus de 160 points de base vendredi, et près de 170 points de base lundi. En d’autres termes, la prime pour s’assurer d’un risque de défaut sur 10 millions d’euros de dette belge s’élève à 195.000 euros par an pendant 5 ans.
A l’aune de ce qui précède, la conclusion est sans appel : la confiance des opérateurs envers la dette belge diminue. Au point que les investisseurs préfèrent détenir certaines obligations d’entreprises, au détriment du papier belge.
Si l’on prend le même horizon que le CDS évoqué ci-avant sur la dette belge, soit 5 ans, le marché juge que détenir du papier GDF Suez est moins risqué que de détenir une Olo de même maturité. Concrètement, le rendement de l’obligation GDF Suez d’une maturité égale au 23 février 2015 et d’un coupon de 5 % pointe en effet à 2,55 %. Ce rendement est inférieur de 38,7 points de base au rendement de 2,93 % affiché par l’Olo belge, d’une maturité égale au 28 mars 2015 et d’un coupon de 3,5%. Enfin, il ne s'agit pas d'une question de rating puisque l’Olo belge est noté Aa1 chez Moody’s, deux crans de mieux que l’obligation GDF Suez, notée Aa3…