Les actions et les devises émergentes chutent, qu’en est-il du marché obligataire ?
Chute du peso argentin, dégringolade de la livre turque, rand sud-africain et rouble au plus bas: les devises des pays émergents sont emportées dans la tourmente ces derniers jours, entraînant dans leur sillage les actions. Le marché obligataire reste zen pour sa part, démontrant une nouvelle fois sa solidité.
Pour exemple, en clôture des marchés européens ce lundi soir, les obligations souveraines allemandes (Bund) restaient stables sur le marché de la dette. Et ce sur les différentes échéances de référence (2 ans, 5 ans, 10 ans et 30 ans).
Au même moment outre-Atlantique, les cours des Treasuries (les obligations souveraines américaines) étaient orientés à la hausse, profitant du mouvement de repli des investisseurs vers des valeurs considérées comme refuges.
Sur les marchés obligataires ‘Corporate’ cette fois (le marché des entreprises), les indices Bloomberg Investment Grade European Corporate Bond Index et l’indice Boomberg EUR High Yield Corporate Bond Index étaient également stables.
Le ralentissement chinois et la FED pèsent sur les émergents
Cette stabilité du marché obligataire contraste avec les tumultes actuels observés sur le marché des changes, et plus particulièrement au niveau des devises émergentes. Parmi les catalyseurs à la baisse sur ces devises figurent notamment les signes d’un ralentissement de la croissance chinoise, comme l'a illustré pas plus tard que la semaine dernière, la faiblesse de sa production manufacturière.
Parmi les autres éléments d'explication, citons également la décision du gouvernement argentin de ne plus soutenir sa devise, mais aussi (voir surtout), la perspective d’une nouvelle réduction du programme de soutien de la Réserve fédérale américaine à l’économie. La Fed se réunit en effet cette semaine et pourrait bien décider, comme en décembre, d’une nouvelle réduction de ses rachats massifs d’actifs. Une telle perspective a pour effet de renforcer l’attrait du dollar auprès des investisseurs.
Certaines devises, comme le real brésilien ou la livre turque, doivent en outre compter avec le risque politique qui se matérialise sous la forme d’élections à venir (Brésil) ou de scandale de corruption (Turquie). Dans ce contexte, les marchés émergents subissent de nouvelles sorties de fonds des investisseurs. Ces rééquilibrages se traduisent également par de fortes tensions sur les marchés d’actions.
Des rendements supérieurs à 10% en livre turque et en réal brésilien