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La valeur de la semaine: Areva

Retour aujourd’hui sur les obligations émises par Areva, le champion déchu du nucléaire français qui est engagé depuis plusieurs mois dans une réorganisation profonde de ses activités.

Sur le marché secondaire, Areva est notamment présent sur l’échéance 2020, via son obligation rémunérée par un coupon fixe de 3,25%. Elle se traite à un cours indicatif de 100,50% du nominal, de quoi tabler sur un rendement annuel de 3,1%.

Il y a également l’obligation remboursable en 2023, assortie d’un coupon fixe de 3,125% que l’émetteur devra honorer le 20 mars prochain. Sachez qu’en passant par les services de la Société de Bourse Goldwasser Exchange, elle est sera disponible début mars ex-coupon, c’est-à-dire sans avoir à payer les intérêts courus. Cette obligation se traite aux alentours des 95,50% du nominal, offrant un rendement annuel proche de 4%.

Il s’agit dans les deux cas d’émissions de type senior non-sécurisé, nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros en nominal et notée B+ dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor's.

Les investisseurs rassurés

Ces deux obligations reviennent de loin. Pour ne citer qu’elle, la tranche remboursable en 2023 avait chuté sous les 70% au mois de mai de l’année passée, son plus bas historique.

Areva vit pour rappel des heures difficiles depuis la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011. Alors qu’elle y réalisait près de 10% de son chiffre d’affaires, le non-redémarrage des réacteurs nucléaires allait grever les comptes de l’entreprise française.

L’arrêt massif des centrales allemandes, les retombées du scandale Uramin, les déboires de ses chantiers en Finlande ou encore des fissures dans la cuve du réacteur EPR de Flamanville ont également handicapé lourdement l’entreprise.

Les comptes de la compagnie s'en sont ressentis. Plombée par les provisions et les dépréciations d’actifs, Areva a en effet clôturé son exercice 2015 par une perte de deux milliards d’euros, sa cinquième année consécutive dans le rouge.

Face à ces difficultés, et un cours de bourse divisé par dix en l'espace de quelques années, l’ex-fleuron du nucléaire français a décidé de réorganiser ses activités et d'appeler à la rescousse l’État, son principal actionnaire.

« Couper avec les actifs malades »

L’entreprise sera désormais composée de deux entités et délestée de son activité de construction de réacteurs (Areva NP, ex-Framatome), qui est en train d’être vendue à EDF.

Le groupe va se recentrer au passage sur l’aval et l’amont du cycle du combustible, avec les mines d’uranium, l’enrichissement du combustible et le retraitement des déchets, soit son corps de métier qu’il va regrouper au sein de NewCo.

Les activités destinées à être cédées, comme les énergies renouvelables, resteront sous le contrôle de la maison-mère Areva.

Les deux entreprises (Areva et Newco) vont bénéficier d’une augmentation de capital pour un total de cinq milliards d’euros, principalement souscrite par l’État français, qui a été approuvée lors d’une assemblé générale le 3 février dernier.

La dette obligataire actuelle du groupe (4,8 milliards d’euros s’étalant jusqu’en 2024) sera, elle, transférée à NewCo.

A terme, ces manœuvres devraient permettre à NewCo de ‘prendre son envol et de couper les liens avec les actifs malades du groupe’, expliquait dernièrement le directeur financier du groupe Areva, Stéphane Lhopiteau, cité par Les Echos.