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Nouveau scandale au Brésil, les marchés réagissent

Le Brésil est à nouveau secoué par une affaire de corruption. En cause, son président Michel Temer qui aurait été enregistré donnant son accord sur des pots-de-vin pour acheter le silence de l’ancien chef des députés Eduardo Cunha, condamné fin mars à 15 ans de prison.

Michel Temer, qui avait accédé au pouvoir en août 2016 après la destitution de Dilma Roussef pour maquillage des comptes publics dans laquelle Eduardo Cunha a joué un rôle crucial, a été enregistré lors d’une réunion le 7 mars dernier avec Joesley et Wesley Batista, propriétaires du groupe J&F qui contrôle notamment le géant de la viande JBS, révèle le quotidien O Globo. Les deux hommes ont agi à la demande des enquêteurs de l’opération Lava Jato concernant l’énorme scandale de corruption lié à Petrobras, en contrepartie d’une réduction de peine.

Sur cet enregistrement, on entend, toujours selon O Globo, Joesley Batista expliquer au président qu’il verse des sommes d’argent à Eduardo Cunha dans le but d'acheter son silence, et Temer répondre « tu dois maintenir ça (les pots-de-vin) ».

Le peuple dans la rue pour manifester son mécontentement

En réaction à cette révélation, le peuple brésilien est sorti dans la capitale Brasilia et à Sao Paulo pour manifester son ras-le-bol contre la corruption qui touche tout le pays et réclamer le départ du président.

La présidence brésilienne a pour sa part répondu par communiqué que « Le président Michel Temer n'a jamais demandé des paiements afin d'obtenir le silence de l'ex-député Eduardo Cunha. Il n'a pas participé ou autorisé aucune opération ayant pour objectif d'éviter une confession ou une collaboration avec la justice de l'ancien parlementaire ».

Les marchés accusent le coup

Alors que la bourse du Brésil a clôturé sur une baisse de 8,8% hier, le réal brésilien a également accusé le coup de ce nouveau scandale.

Le marché obligataire est également confronté à une baisse des titres financiers émis par des entreprises brésiliennes ou qui ont une activité importante dans le pays.

L'obligation Petrobras International Finance d’une maturité égale au 27/01/2041 a ainsi perdu plus de 4% depuis ces révélations, les échéances longues étant toujours les plus impactées. Compte tenu d’un cours actuel de 93,50 et d’un coupon de 6,75%, le rendement dépasse les 7%.

Noté BB- dans la catégorie High Yield par S&P, l’obligation est disponible par coupures de 2.000 dollars.

Les obligations JBS USA Finance ont également perdu des plumes, comme celle d’une maturité égale au 01/06/2021 qui s’affiche maintenant à 101,90% du nominal, de quoi tabler sur un rendement de 6,70% au vu du coupon offert de 7,25%.

Le titre est par ailleurs noté BB par Standard & Poor’s, dans la catégorie spéculative, et s’échange par coupures de 2.000 dollars.

Le Groupe Casino, présent au Brésil via le groupe GPA, acteur de premier plan de la distribution alimentaire dans le pays, a vu son obligation perpétuelle subordonnée perdre 1% ces dernières heures, pour s’afficher à 100,671%.

Compte tenu de son taux fixe actuel de 4,87%, le rendement jusqu’au call du 31/01/2019 est porté à 4,44%. A cette date, si l’émetteur n’exerce pas son option de rachat anticipé, le coupon deviendra alors variable.

La coupure est par ailleurs fixée à 100.000 euros et le rating attribué par S&P est B+, dans la catégorie spéculative.

Alors qu’elle détient le groupe Casino, Rallye voit sa nouvelle obligation au coupon de 4,371% et d’une maturité égale au 23/01/2023 fluctuer légèrement depuis son émission, la veille du scandale, mais reste proche du pair.

Egalement disponible par coupures de 100.000 euros, cette obligation ne dispose cependant pas de rating.

 

Source

La Libre – Brésil : le président Temer enregistré donnant son accord à des pots-de-vin !