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L’économie russe va-t-elle bénéficier des retombées de la Coupe du Monde ?

La 21ème édition de la Coupe du monde de football, chère au président Vladimir Poutine, va mettre la Russie sous le feu des projecteurs internationaux pendant un mois. L’événement va-t-il pour autant donner un coup de pouce économique durable au pays ? Pas vraiment, selon l’agence Moody’s.

Deux ans après avoir organisé les jeux olympiques d’hiver, la Russie accueille le plus grand évènement planétaire dans une poignée de villes comme Moscou, Saint-Pétersbourg et Sotchi. Un tournoi dont la facture atteindrait les 14 milliards de dollars, un record pour une Coupe du monde, et dont l’essentiel est à la charge des pouvoirs publics du pays organisateur.

En tant que pays organisateur justement, la Russie aura le privilège d’ouvrir le bal cet après-midi face à l’Arabie Saoudite, un pays connu lui aussi plus pour ses champs pétroliers que pour ses terrains de football. Et si, malgré l'avantage du terrain, l'équipe russe ne devrait pas aller très loin dans le tournoi, l'économie ne devrait elle non plus bénéficier d'un réel coup de pouce.

C’est en tous cas ce qu’estime l’agence Moody’s, qui, dans un rapport publié le mois dernier traitant des dépenses et des gains prévus du tournoi, soulignait que la Russie ne connaîtrait qu'un avantage économique de courte durée en accueillant l’évènement.

"Une grande partie de l'impact économique s’est déjà fait ressentir dans les dépenses d'infrastructures, et même à ce niveau, il fut limité", explique l’agence, précisant que les investissements consentis sur la période 2013-2017 pour le tournoi représentaient seulement 1% des investissements totaux.

Comme de coutume dans le cadre de l’organisation d’un tel évènement, les villes hôtes, au nombre de onze, ont vu une amélioration de leurs infrastructures de transport et d’utilité. A ce titre, les aéroports de Moscou sont parmi les principaux bénéficiaires, souligne Moody’s, qui s'attend à ce que l’amélioration des installations souteniennent les flux de passagers après l'événement.

Mais tout cela a bien sûr un coût et si pour certaines régions, les infrastructures nouvelles généreront des recettes fiscales supplémentaires et diminueront les futures dépenses, ces mêmes dépenses auront des répercussions négatives sur les finances publiques d'autres régions telles que Saint-Pétersbourg et Samara, ajoute Moody’s.

Le tourisme grand gagnant

Sur le court terme, comme à chaque fois dans ce type d’événement, l’économie va bénéficier de l’affluence suscitée par une telle manifestation.

Les organisateurs s’attendent ainsi à accueillir près de 600.000 supporters étrangers, tandis que 700.000 russes assisteront également aux matchs, de quoi donner au secteur du tourisme, un coup de pouce réel.

A ce titre, le bureau d’études Euromonitor s’attend à ce que la Coupe du Monde mette la Russie sur la carte du tourisme après la fin du tournoi.

"Le nombre de voyageurs en Russie devrait atteindre un taux de croissance annuel de 4% d'ici à 2022, atteignant 37,5 millions de voyages", conséquence directe de l'organisation de cet événement sportif majeur, explique Euromonitor.

Sanctions économiques

On rappellera que la Russie reste sous le coup des sanctions économiques imposées par les États-Unis, l'Union européenne et plusieurs autres pays après son annexion de la Crimée en 2014 et son rôle perçu dans un soulèvement pro-russe dans l'est de l'Ukraine la même année.

L'ingérence présumée du Kremlin aux élections américaines de 2016 et sa participation présumée à une attaque avec un agent neurotoxique contre un ancien espion russe au Royaume-Uni ont mis à rude épreuve les relations avec l'Occident.