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Tout comme l'action, les obligations Bayer (par 1.000 euros) poursuivent leur repli

Les investisseurs ont continué de revoir à la hausse leur prétention de rendement pour se positionner sur la dette obligataire émise par Bayer AG, le géant allemand de l’agrochimie et de la pharmacie. L’action de la société amplifie elle, son repli entamé en début de semaine.

Lundi, la société célèbre pour avoir inventé l’aspirine, a chuté de plus de 10% en réaction à la condamnation de Monsanto, le géant des OGM et pesticides, à verser 289 millions de dollars à un jardinier atteint d'un cancer du système lymphatique.

Selon un tribunal de San Francisco, la firme de Saint-Louis n’a pas informé de la possible dangerosité de son herbicide au glyphosate, le Roundup, à l'origine du cancer de Mr. Johnson. Il s’agit d’un verdict inédit et historique, condamnant pour la première fois le caractère possiblement cancérigène des produits au glyphosate de Monsanto.

Bayer, s’étant porté acquéreur il y a deux ans de Monsanto, devra subir les conséquences financières de ces multiples procès, pouvant porter sur plusieurs milliards de dollars. Et les marchés de s’interroger si le chimiste allemand a correctement évalué les risques liés au glyphosate, potentiellement interdit à terme en Europe.

A ce titre, l’action a encore perdu des plumes (plus de 4%) ce jeudi, suite à la publication d’un article dans le magazine hebdomadaire allemand WirtschaftsWoche, selon lequel Bayer serait sous la menace d'amendes colossales aux USA pour Monsanto, en raison de dommages causés cette fois par l'herbicide Dicamba.

Au total, alors que les investisseurs semblent douter de la pertinence de ce mariage à 66 milliards de dollars pour Bayer, ce dernier aura vu sa capitalisation boursière fondre de près de 20 milliards d’euros en l’espace de quatre séances seulement.

Début de l'intégration de Monsanto

Tandis qu’il restait chahuté en bourse, au moment même où les ennuis judiciaires de sa filiale sèment le doute sur la pertinence de l'opération, Bayer a annoncé sur son site qu’il allait pouvoir débuter l'intégration de Monsanto, après la cession formelle d'une partie de ses activités agrochimiques à BASF.

Ce dernier a racheté pour environ 7,6 milliards d'euros d'activités agrochimiques (semences de coton, colza, soja et légumes, de désherbants et d'insecticides) de son compatriote, comme l'avaient exigé les autorités de la concurrence.

Une obligation par 1.000 euros

Sur le marché secondaire, les obligations en euro/dollar du groupe continuent elles aussi de baisser.

A titre d’exemple, le cours de son obligation subordonnée remboursable anticipativement pour la première fois dans quatre ans se traite désormais à 97% du nominal, portant le rendement annuel jusqu’au call à 3,14%.

La coupure est fixée à 1.000 euros avec un rating spéculatif « BB+ » accordé par Standard & Poor’s, soit un cran avant la catégorie des investissements jugés solides par l’agences de notation.

Le chimiste allemand est également présent sur le marché des obligations en dollar. Il y a quelques semaines, dans le cadre du financement du rachat du géant américain des OGM et pesticides Monsanto, il avait ainsi levé 15 milliards de dollars, soit la seconde plus grosse émission de l’année.

L’investissement à consentir est cette fois très élevé, la coupure étant fixée à 200.000 dollars pour toutes ces obligations. On notera que l’émission senior non-sécurisée, remboursable dans cinq ans, permet de tabler sur un rendement annuel de 3,80%, sur base d’un cours indicatif de 100,10% du nominal (rating BBB chez Standard & Poor’s).