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Turquie: Standard & Poor's et Moody's abaissent leur notation

A la veille du week-end, Standard & Poor's et Moody's ont annoncé avoir revu à la baisse leur rating sur les emprunts gouvernementaux turcs, reléguant ces derniers encore un peu plus dans la catégorie spéculative. Sur le marché secondaire, les emprunts turcs proposent plus de 6% de rendement annuel en euro.

Globalement, les deux agences s’attendent à ce que la volatilité de la devise nationale (en baisse de 40% cette année face au dollar) et l'affaiblissement des institutions affectent la situation financière et la croissance du pays.

En ce qui concerne Moody’s, plus importante agence de notation, elle a dégradé d’un cran à « Ba2 » la note de la dette turque, note qu’elle a assortie d’une perspective négative, ouvrant la voie à une autre dégradation à moyen terme.

Pour les analystes de l’agence, la fragilisation des institutions publiques rend plus imprévisible la politique économique et monétaire du pays, et de moins en moins probable un atterrissage en douceur de l'économie dans un contexte de tensions commerciales avec les Etats-Unis.

Rappelons que suite aux élections remportées par le Président sortant au moins de juin, la Turquie est passée d'un système parlementaire à un régime présidentiel, faisant de Recep Tayyip Erdogan l'unique détenteur du pouvoir exécutif.

Moody's s’inquiète à ce titre de l'indépendance de la Banque centrale et estime que l'écart entre ses objectifs en matière d'inflation et le manque de volonté politique pour les atteindre porte atteinte à sa crédibilité.

En juillet dernier, l’inflation a dépassé les 15% en Turquie, tandis qu’Erdogan continuait de se montrer hostile à toute hausse des taux d’intérêt, craignant qu’elles ne mettent à mal une croissance pourtant vigoureuse (plus de 7% l’an dernier).

Dans son rapport, Moody’s ajoute que l'effondrement de la livre turque et plus généralement des conditions financières moins favorables, sont susceptibles d'alimenter l'inflation et de mettre un frein à la croissance de la Turquie.

De son côté, Standard & Poor’s a ramené d’un cran à « B+ » la note des emprunts turcs (perspective stable). L'agence table désormais sur une contraction de l'économie l'an prochain, ajoutant que les risques économiques se sont aggravés par l'absence de réaction politique rapide et efficace des autorités turques.

Elle ajoute que le nouveau modèle récemment présenté par le gouvernement turc manque de propositions précises.

La TRY se stabilise quelque peu

Après avoir perdu plus de 20% face au coupe euro/dollar il y a deux semaines avant d’en reprendre 15% la semaine passée, la livre se stabilise quelque peu sur le marchés des changes, se traitant actuellement à sept livres pour un euro.    

Sur le marché de la dette, les rendements des obligations en livre turque émises par des émetteurs supranationaux restent eux, proches de leurs plus hauts historiques.

C’est notamment le cas de l’emprunt à quatre ans de la Banque européenne d’investissement, noté « AAA » chez Standard & Poor’s, dont le rendement annuel dépasse toujours les 24%.

En euro, l’emprunt de la République de Turquie remboursable dans moins de sept ans affiche lui un rendement annuel de 6,40%, sur base d’un cours de 83% (coupures de 100.000 euros).

 

Sources

Capital.fr, S&P et Moody's abaissent leur note de crédit sur la Turquie