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Discours d’Emmanuel Macron, faut-il s’inquiéter de la viabilité de la dette française ?

La vague de protestation qui secoue la France depuis près d’un mois a poussé Emmanuel Macron a prendre certaines mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des plus démunis. Alors que les gilets jaunes n’en démordent pas, la vigilance est de mise sur le marché de la dette.

L’augmentation du SMIC de 100 euros et l’exonération de la hausse de la CSG pour les retraités modestes font partie des principales mesures annoncées hier soir par le Président de la République.

Mesures qui, d’après les premiers calculs, représenteraient plus d’une dizaine de milliards d’euros de manque à gagner pour les caisses de l’Etat.

Selon Les Echos, le déficit public de la France devrait s’en ressentir et avoisiner les 3,60% l’année prochaine, contre 2,80% annoncé en septembre dernier. Soit dit en passant, ce serait nettement plus que le déficit italien qui défraye pourtant la chronique depuis de nombreux mois.

Une chose est sûre, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour le trésor français qui devra, dans un contexte d’affaiblissement de la croissance, lever des montants de dette exorbitants l’année prochaine: environ 225 milliards d’euros, faisant de l’hexagone le deuxième plus gros emprunteur de la zone euro.

Seule l'Italie devra en effet emprunter davantage l'année prochaine, à savoir 240 milliards d'euros.

Hausse des spreads

Pour le moment, et alors que les gilets jaunes ont déjà annoncé l'acte « V » de leurs manifestations anti-gouvernementales samedi prochain, les marchés réagissent de manière mesurée, avec une hausse de quatre points de base sur le dix ans français, qui pointait au moment d’écrire ses lignes à 0,74%.

Dans le même temps, le « spread » avec l’Allemagne, à savoir l'écart de taux de la dette à dix ans des deux pays, se tendait de trois points à 48 points de base, un niveau qui n’avait plus été observé depuis avril 2017, lorsque la campagne présidentielle battait son plein en France.

On se souvient que face aux craintes de victoire d'un parti populiste, ce spread avait même atteint les 80 points de base à la veille du premier tour.

Notons que la signature française (AA chez Standard & Poor’s) reste considérablement plus sûre que celles d'autres pays européens, notamment l'Italie, dont le spread avec l’Allemagne atteint en ce qui la concerne 286 points de base.

On remarquera encore que depuis le début des manifestations, le rendement de la dette française se rapproche sensiblement de celui de la dette belge.