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L'obligation Outokumpu fragilisée par les trimestriels et Moody's

Le cours de l’obligation que l’aciériste finlandais Outokumpu, leader mondial de l'inox, doit rembourser dans cinq ans, s'est replié ces dernières semaines en marge de la correction des marchés boursiers et de la publication de résultats trimestriels en baisse.

Concentrant ses activités essentiellement en Europe et aux Etats-Unis, Outokumpu a bouclé le premier trimestre de l’année dans le rouge : son bénéfice opérationnel a ainsi fondu de moitié à 54 millions d’euros, se traduisant par une perte nette de 39 millions d'euros, à comparer d’un bénéfice de 49 millions un an plus tôt.

Les revenus s’inscrivent pour leur part en hausse : +2,6% à 1,7 milliard d’euros.

Dans son communiqué d’entreprise, le management indique que les comptes ont été impactés par « l'augmentation du coût des électrodes en graphite et des autres coûts de production ».

Les livraisons ont par ailleurs diminué en raison de stocks élevés des grossistes et d'une baisse de la demande aux Etats-Unis.

En février déjà, Outokumpu avait prévenu qu'il ne pourrait remplir ses objectifs bénéficiaires, à savoir un bénéfice opérationnel de 133 millions d’euros au premier trimestre, évoquant les stocks élevés des distributeurs qui pèsent lourdement sur le marché.

A propos d’Outokumpu

Concurrent d'Aperam, des Chinois Tsingshan et Tisco ou encore de l’Espagnol Acerinox, Outokumpu figure parmi les tous premiers fabricants mondiaux d'aciers inoxydables, avec une capacité de production de 3,3 millions de tonnes et un chiffre d'affaires de 6,8 milliards d’euros l’année passée.

L'acier inoxydable est pour mémoire entièrement recyclable et devenu indispensable dans des domaines nombreux allant des ustensiles de cuisine et objets usuels, à la médecine, aux bâtiments et travaux publics, à construction navale, à l’automobile ou encore à l’aéronautique.

On notera que l’Etat finlandais contrôle environ un quart du capital de l’entreprise, tandis qu’une bonne partie du solde est coté à la bourse d’Helsinki, valorisée autour du milliard d’euros.

L’action Outokumpu a d’ailleurs nettement reculé depuis la publication de ces résultats, tandis que son obligation 2025 passait sous le pair autour des 98% du nominal.

En conséquence, ce titre nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros voyait son rendement annuel atteindre 4,41%.

Moody's au rapport

Moody’s n’a pas aidé l’obligation Outokumpu a performé, elle qui a abaissé le 27 mai dernier de stable à négative, la perspective associée au rating « Ba3 » qu’elle assigne à cette émission senior sécurisée.

Une décision motivée par les résultats inférieurs que prévu publiés ces derniers trimestres, sur fond « de la détérioration sensible de la conjoncture du marché de l'industrie de l'acier inoxydable en Europe », soulignent les analystes de la plus grande des agences de notation.

« Le ralentissement de la demande sur les marchés finaux, conjugué à une augmentation des importations d'acier en Europe, ont exercé une pression sur les prix, tandis que l’augmentation du coût des matières premières a pesé sur la rentabilité et la génération de flux de trésorerie d'Outokumpu ».

Et Moody’s d’ajouter que des problèmes opérationnels imprévus aux Etats-Unis n'ont pas permis au groupe de bénéficier de la situation globalement saine dans l'industrie sidérurgique américaine, en particulier depuis la mise en œuvre de tarifs douaniers à la mi-2018.