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La recherche de rendement, le nouveau Graal ?

Les marchés l'anticipaient, le Président de la BCE vient de le confirmer : baisse de taux et mesures quantitatives d'assouplissement reviennent à la une. Les investisseurs obligataires en euro ne doivent pas s'avouer vaincus pour autant. Obtenir du rendement reste possible

La zone euro, un contexte inédit

La recherche de rendement en euro devient un véritable casse-tête. Du jamais vu. La zone européenne risque de passer d'une phase d'assouplissement monétaire à l'autre, sans phase intermédiaire de hausse de taux. Lors de la dernière conférence de presse de la BCE il y a moins de 10 jours, Mario Draghi confirmait le maintien des taux bas pour encore au moins une année. A présent, il envisage la possibilité de recourir à nouveau à des armes de diminution massive que sont les baisses de taux et les mesures quantitatives d'assouplissement. De quoi désarmer les investisseurs, à moins d'accompagner le mouvement qui se produit sur la partie longue de la courbe des taux, là où il subsiste du rendement. Décryptage

Les records sont faits pour être battus 

En matière sportive, les records sont faits pour être battus. En matière de taux également. Nous pensions avoir vu l'impensable en mars 2016 quand les rendements de l'obligation allemande de référence dénommée le Bund étaient devenus négatifs, avec un rendement à -0,15%. Trois ans plus tard, en mars 2019, le rendement du Bund tutoyait à nouveau le territoire négatif. Il s'y enfonce actuellement, atteignant le niveau inimaginable de -,30%.

Le temps, générateur de rendement  

En février dernier, nous mettions déjà en avant les obligations à maturité longue. A ce moment-là, pour obtenir un rendement positif en investissant dans une obligation du Royaume de Belgique, il fallait choisir une maturité supérieure à 6 ans. Aujourd'hui, pour obtenir un rendement positif, il faut investir dans une obligation est supérieure à 10 ans. Ce faisant, on obtient un coupon annuel peu royal de... 0,90%. 

Le facteur temps joue donc en faveur de l'investisseur mais désormais, il faut investir dans des échéances de plus en plus longues.

Profiter de la sensibilité des obligations longues aux variations de taux

Petit rappel : le prix d'une obligation évolue à l'inverse de son rendement. Lorsque les taux montent, le prix d'une obligation, dont le coupon est assorti d'un taux fixe, diminue. Inversement, lorsque les taux baissent, le prix de cette obligation augmentera. Ajoutons une donnée supplémentaire : plus une obligation est longue, plus la variation de son prix sera importante lorsque le niveau des taux changera. C'est ce que l'on appelle la sensibilité d’une obligation aux taux d’intérêt.

Curieusement, tout le monde met en avant cette caractéristique quand les taux augmentent, mais rares sont ceux qui en parlent quand les taux diminuent. Or, c'est le schéma dans lequel nous nous trouvons.  L’effet d’une baisse de taux agira d’autant plus sur une obligation dont la maturité est éloignée.

Mais pas plus que pour une obligation plus courte conserver l’obligation jusqu’à son échéance n’est obligatoire.

Il peut être judicieux de la revendre lorsque le cycle économique redevenu plus fort une hausse des taux est anticipée. Un scénario que dément actuellement le Président de la banque centrale européenne.  

Réduire l'impact des futures hausses de taux 

Minimiser l’impact de hausses de taux reste toutefois possible en privilégiant des obligations dont le taux, fixe au départ, devient variable. Le coupon s’adaptera dès lors, selon les conditions spécifiques mentionnées pour chaque émission, aux augmentations de taux qui pourraient intervenir pendant la durée de l'obligation.

Une manière de jouer sur les deux tableaux : profiter de la baisse de taux à court terme et minimiser les hausses futures potentielles.

Plusieurs instruments permettent de le faire, telles que les obligations de Volkswagen Financial Services et  de Volkswagen International Finance. Il s'agit d'obligations perpétuelles subordonnées, c'est-à-dire des obligations sans date d'échéance définie. Elles sont toutefois assorties de calls qui donnent à l’émetteur la possibilité de rembourser l’obligation selon un calendrier défini dès l’émission de l'obligation. Il s'agit aussi d'obligations subordonnées, plus risquées que les obligations senior. 

L'obligation VW Financial Services au coupon de 2,5% peut être anticipativement remboursée en 2022. Si l'émetteur exerce son droit de remboursement anticipatif, le rendement à la date du call avoisine 1,95%. L'obligation VW International Finance 3,5% remboursable anticipativement en 2030 et sous le pair affiche un rendement de 3,68% au call. 

Un autre exemple, que nous avions déjà mentionné en février dernier : l'obligation Vodafone 2078 et son coupon annuel s'élève quant à lui à 4,2%, jusqu'en octobre 2028. A cette date, l'émetteur peut exercer son droit de rembourser anticipativement l'obligation. S'il ne le fait pas, et à partir d'octobre 2028, le coupon sera adapté au taux à 5 ans en vigueur à ce moment auquel une marge de 3,427% sera ajoutée. Fixe pendant 9 ans le coupon évoluera pendant la vie de l'obligation soit jusqu'au call soit jusqu'à la date d'échéance en 2078.