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Deutsche Bank envisage la création d'une "bad bank" pour isoler des actifs indésirables

Des articles de presse ont fait état de la volonté de la Deutsche Bank de créer une entité de défaisance pour certains de ses actifs indésirables. Si la bourse a salué l’initiative, qu’en est-il des obligataires ?

En pleine tourmente, le géant bancaire allemand revenait une nouvelle fois sur le devant de la scène la semaine passée. Après avoir abandonné l’idée d’un rapprochement avec la Commerzbank, la première banque allemande songerait à créer une « Bad Bank » pour y loger ses actifs toxiques.

C’est ce que pense croire le Financial Times qui évoque un montant compris entre 30 et 50 milliards d’actifs indésirables. Une somme vertigineuse, quand on sait qu’elle représenterait non seulement jusqu’à 14% du bilan de la banque mais aussi plus de quatre fois sa valorisation boursière.

Chez nous, l’évocation d’un tel procédé n’est pas sans rappeler celui qui avait été élaboré il y a une dizaine d’années dans le cadre du sauvetage de Fortis. Une Bad Bank avait ainsi permis d'héberger le portefeuille de produits structurés subprimes du bancassureur.

Pour la Deutsche Bank, une telle structure de défaisance lui permettrait d’isoler ses actifs les plus risqués, à savoir principalement des produits dérivés à longue maturité. Tout comme pour Fortis, le but sera de pouvoir les vendre le moment opportun venu, tout en sortant ses actifs du bilan.

Dans le cadre plus large d’une restructuration d’envergure, la Deutsche Bank entend se concentrer sur des activités bancaires classiques, plus stables, comme la banque de détail ou la gestion des fortunes, et se délester de ses activités de banques d’investissements, peu rentables.

Hors de l’Europe, la banque souhaite réduire de manière significative ou clôturer complètement ses opérations de négociations d’actions et de taux d’intérêts qui ne rapportent pas suffisamment.

Hausse de l’action, la subordonnée stable

A la bourse de Francfort, Deutsche Bank a bondi de près de 10% en réponse aux articles de presse. A un cours de 6,45 euros, on est certes à des années lumières des 108 dollars, cours auquel se traitait l’action en mai 2007, peu avant l’éclatement de la crise financière.

Sur le marché obligataire, la tendance est à la stabilité. Pour ne citer qu’elle, l’obligation subordonnée 3,125% que la banque s’engage à rembourser dans deux ans se traite sous le pair à un cours indicatif de 99,65% du nominal (coupure de 1.000 dollars).

L’emprunt qui relève des emprunts subordonnés juniors de la banque allemande, bénéficie d’un rating BBB- chez Standard & Poor’s, dans le bas de la catégorie des investissements de qualité solide.

A noter que les obligations du même émetteur, libellées en NZD, AUD et RUB (roubles) sont notées un cran au-dessus chez Standard & Poor’s, en raison de leur caractère de dette senior. Une dette senior est en effet prioritaire en terme de remboursement par rapport à une dette subordonnée.

Des informations détaillées sur ces titres de dettes sont votre disposition dans notre article disponible sur l'Oblis School.