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Avertissement de BASF : les obligations du secteur peu affectées

Fournisseur de produits chimiques pour des marchés aussi divers que l’automobile, les batteries, le traitement de surface, l’impression 3D, les produits d’hygiène ou les ingrédients alimentaires, BASF a lancé son deuxième avertissement sur résultats en l’espace de sept mois.

Une nouvelle fois, le fleuron de l’économie allemande s’est dit pénalisé par l’impact des tensions commerciales et par le recul de la production automobile, singulièrement en Chine où elle affiche un repli de 13% au premier semestre.

Dans un communiqué, la direction du groupe ajoute que les intempéries ont affecté le secteur agricole aux Etats-Unis, provoquant une baisse de la demande pour les produits phytopharmaceutiques.

De ce fait et compte tenu d’un second trimestre maussade, le management s’attend à boucler l’année en cours sur un chiffre d’affaires en léger recul alors qu'il tablait précédemment sur une hausse comprise entre 1 et 5% (62,6 milliards d’euros en 2018).

Attendu jusqu’alors en légère hausse, son Ebitda (excédent brut d’exploitation courant) pourrait fondre jusqu'à 30%. Le consensus des analystes tablait pourtant sur un Ebitda annuel en baisse de moins de 2% à 5,92 milliards d’euros.

Comme le souligne l’analyste Morningstar, « indépendamment de la grande diversité de ses marchés finaux, BASF n’échappe pas au ralentissement de la production industrielle » provoqué selon l’entreprise de Ludwigshafen par les conflits commerciaux.

Pour JP Morgan, « ce produit warning démontre une fois de plus qu’être présent partout et offrir des produits à tout le monde n’offre pas d’avantage particulier ». Les analystes de la banque d’affaires américaine appellent d’ailleurs la direction de BASF à « considérer sérieusement l’optimisation et la simplification de son portefeuille d’activités ».

On rappellera au passage que le numéro un mondial de la chimie avait annoncé fin juin la suppression de 6.000 postes dans le monde d'ici à 2021.

BASF sortait déjà d’un exercice 2018 compliqué, marqué en outre par la sécheresse. Le faible niveau du Rhin avait en effet impacté la production de certains sites industriels en Allemagne. Les péniches ne pouvant naviguer complètement chargées, cela a entrainé une hausse des frais de livraison.

Un rendement annuel de 2% en dollar

S’il faudra attendre le 25 juillet pour connaître les résultats financiers détaillés du premier semestre, les marchés n’ont pas attendu pour sanctionner BASF en bourse.

Car si la grande majorité des analystes ne se montrait pas trop surprise par ce nouveau profit warning, son ampleur a en revanche étonné.

Comme c'est souvent le cas avec les émetteurs jugés de bonne qualité, BASF étant noté « A1 » chez Moody's, la tendance était davantage à la stabilité sur le marché secondaire.

A titre d'exemple, l'obligation remboursable dans trois ans par BASF, accessible par coupures de 2.000 dollars, se traite au-dessus du pair à 101% du nominal, pour un rendement à l’échéance de 2%.

L’obligation Ineos stable

Comme c’est généralement le cas lorsque le numéro un mondial dégrade ses perspectives, et surtout dans de telles proportions, l’ensemble du secteur réagit. 

Parmi les acteurs de l’industrie chimique sur lesquels Oblis revient régulièrement, on notera que l’obligation INEOS fait preuve elle aussi de stabilité.  

Générant un chiffre d’affaires annuel de l’ordre 60 milliards de dollars, Ineos produit lui aussi les matières premières nécessaires à la fabrication d’une large gamme des produits présents dans la vie quotidienne.

Cela va des peintures aux plastiques, des textiles aux technologiques, des médicaments au téléphone portable. Il peut s’agir par exemple de chlore pour purifier l’eau potable, de solvants utilisés pour la production d’antibiotiques ou d’insuline, d’huiles synthétiques…

Sur le marché secondaire, l’obligation par 100.000 euros remboursable en 2025 peut être achetée sous le pair à un cours de 98,94% du nominal, pour un rendement à l’échéance de 2,30%.

L’emprunt, au statut de dette senior garantie, bénéficie d’un rating spéculatif « Ba1 » chez Moody’s et « BB+ » chez Standard & Poor’s. Fitch Rating considère pour sa part Ineos comme un émetteur de bonne qualité au vu de la note « BBB- » attribuée à l’emprunt.

Source

Morningstar, BASF : une communication qui coûte cher | Morningstar