Bon bulletin semestriel pour l'obligation Altice Luxembourg 6,25% 2025
Un premier semestre à marquer d’une pierre blanche pour l’obligation Altice Luxembourg SA d’une durée résiduelle de six ans au coupon de 6,25%. Après avoir touché en début d’année son plus bas historique aux alentours de 77% du nominal, elle s’échange désormais non loin du pair.
Altice Luxembourg SA est une structure d’Altice Europe, un mastodonte européen dirigé le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, présent dans les télécoms, les contenus, les médias, les divertissements et la publicité. Il regroupe des opérateurs de télécommunications, mais également des câblo-opérateurs, des fournisseurs d’accès internet…
Société holding pure qui n’a aucune activité opérationnelle, Altice Luxembourg SA détient 100% des entreprises télécoms Altice International et Altice France. Cette dernière est connue dans l’hexagone à travers la marque SFR. Altice International est présente en République dominicaine, en Israël et au Portugal.
Le groupe de Patrick Drahi s’est construit au fil des ans par le biais d’acquisitions financées majoritairement par de la dette, logée aux différents étages du holding (Altice Europe, Altice Luxembourg, Altice France, Altice International…). Il figure désormais parmi les plus endettés de son secteur en Europe, selon Moody’s. Fin 2018, Altice Europe affichait une dette de 28,8 milliards d’euros, deux fois son chiffre d’affaires annuel.
La capacité à faire face à cet endettement est dès lors régulièrement jaugée à l’aune des résultats des filiales opérationnelles (sur lesquelles reposent de manière directe ou indirecte les remboursements), ou encore en regard de la capacité du groupe à céder des actifs.
Les chiffres annuels publiés en mars en sont une illustration. Les gains d’abonnés au niveau de la filiale SFR (qui pèse plus de deux tiers des revenus d’Altice Europe) et les perspectives 2019 ont visiblement rassuré les investisseurs, ce qui a coïncidé avec le rebond des obligations sur le marché secondaire et une forte progression de l’action.
Autre exemple, début janvier, les investisseurs ont également réagi positivement à un article du magazine français Challenges, relançant les rumeurs d’un possible mouvement de consolidation dans le secteur des télécoms en Europe.
Les investisseurs se focalisent désormais sur la cession du réseau de fibre optique d’Altice au Portugal. Selon une information du site Telecompaper, Altice Europe peine à boucler l’opération. Certaines parties intéressées auraient renoncé et les offres présentées évalueraient l’actif entre 3,5 et 4 milliards d’euros tandis qu’Altice recherchait 5 milliards.
Le marché suit également le dossier de la 5G, la cinquième génération de la communication mobile, en France. Le régulateur des télécoms français, l'Arcep, a dévoilé récemment les conditions d'attribution et le cahier des charges pour les opérateurs candidats à l'obtention des nouvelles fréquences. L'État français a toutefois fait en sorte que les enchères prévues à l'automne soient maîtrisées, afin de préserver les capacités financières des opérateurs télécoms à investir dans le déploiement de leur réseau, explique le site spécialisé L'Usine Digitale. Pour le groupe Altice, l'impact financier devrait être limité, estiment les analystes de Spread Research. Ils arrivent à un scénario d'une sortie de fonds inférieure au montant initial anticipé de 800 millions d'euros pour Altice en 2019. Le bureau de recherche conseille de rester acheteur des obligations 2025 et 2027.
Sur le marché secondaire, l’obligation Altice Luxembourg SA (6,25% - 2025) marque le pas. Elle s’échange aux environs de 100,4% du nominal, de quoi tabler sur un rendement de 6,16%. Une rémunération élevée pour cette obligation notée B- chez Standard & Poor’s, dans le bas de la catégorie spéculative. A réserver aux investisseurs avertis.