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Dans le secteur du cloud, "the sky is the limit". Comment en faire profiter votre portefeuille ?

Le "Cloud Computing" profite de l’explosion exponentielle des données. Sa marge de progression reste énorme. Or, qui dit “big data”, dit aussi “big business”. Une manne dont les géants de l'IT profitent ainsi que certains acteurs de niche. Décryptage et possibilités d'investissement.

La multiplication des objets connectés, de l’ordinateur au moindre bouton de porte “intelligent”, entraîne une croissance vertigineuse des données de toute nature. L’Internet des objets, le streaming vidéo, le gaming, les assistants digitaux boostés à l’intelligence artificielle, l’ubérisation de nombreuses activités, tout concourt à accélérer la production et la circulation des données.

Depuis 2016, nous sommes dans l’ère du zettabyte, soit l’équivalent d’un trillion de gigabytes. C’est l’unité dans laquelle se mesure désormais le trafic global du big data.  

Pour héberger et traiter cet immense flux de données, les datacenters - regroupés sous le nom générique de “cloud” - sont devenus une nécessité incontournable. Et une facilité, car le cloud permet à tout utilisateur d’accéder à ses données à partir de n’importe quel poste connecté, que ce soit un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Stockage des données mais aussi outils spécifiques d'analyse. Plus généralement, le cloud permet aux clients d’externaliser l’essentiel de leurs ressources informatiques, des serveurs aux bases de données en passant par les logiciels.

Un principe : plusieurs approches et plusieurs services

Il existe deux types de cloud : le cloud privé et cloud public. Le cloud privé est une infrastructure totalement dédiée à une entreprise particulière, avec pour avantage la sécurité et la confidentialité. Les inconvénients : le coût élevé de la mise en place de l’infrastructure et le manque de flexibilité en cas de montée en charge.

Le cloud public propose aux entreprises de partager les serveurs d’un datacenter, les données restant bien sûr, confidentielles. Une solution plus souple dans le cas où les besoins d’une entreprise sont appelés à croître : il suffit en effet d’ajouter des serveurs et des applications. Le cloud public permet d’éviter d’investir dans une infrastructure. De plus, le coût de la location des ressources informatiques est fonction de la quantité des données stockées et traitées dans le cloud.

La distinction entre cloud public et privé n’est toutefois pas restrictive. Des entreprises externalisent certains besoins à un cloud public tout en gardant le contrôle d'autres données dans le cadre d’un cloud privé. Dans ce cas-là, on parle d’un cloud hybride : une formule qui attire les entreprises publiques, les administrations, le secteur de l’énergie, les pharmaceutiques, les technologiques, autrement dit toutes les entreprises qui veulent garder “in house” leurs données sensibles ou à haute valeur ajoutée. IBM s’en est fait une spécialité. 

Par ailleurs, l’offre cloud se subdivise en trois grandes catégories principales. 

Dénomination Acronyme  Description  Degré de sophistication 
Infrastructure as a service  IaaS Mise à disposition d'une infrastructure informatique à distance  Offre de base 
Platform as a service  PaaS Accès à une infrastructure externe pour y configurer, y installer et y exploiter ses propres applications  Intermédiaire
Software as a service  SaaS Accès par connexion internet à tous les logiciels et mises à jour automatiques avec services de gestion des clients, d'analyses de données etc. Sophistiqué 

Amazon et Microsoft, poids lourds du secteur

Selon les prévisions du cabinet Gartner, le marché global du cloud s’élèvera à 331 milliards USD en 2022 (214 milliards en 2019), soit une progression de l’ordre de 15-20% par an. Il représente environ 15% de toutes les dépenses informatiques (hardware, software et développement).

Cinq entreprises se partagent 80% du marché du cloud. Citons Amazon Web Services (AWS), la division cloud du géant Amazon et leader incontesté dans ce secteur. AWS, qui bénéficie de la prime du premier entrant, détenait en 2018 près d’un tiers du marché du cloud et près de 50% du marché du cloud public.

Et ce sont en effet les services cloud et non la vente en ligne, qui constituent le moteur de croissance et la principale source de bénéfices d’Amazon : en 2018, un chiffre d’affaires d'AWS s'élevait à 25,4 milliards USD, soit 11% du chiffre d’affaires global et son résultat d’exploitation de 7,3 milliards USD représentait 70% du bénéfice d’Amazon. La déception de la baisse des ventes en ligne annoncée lors de la publication des résultats trimestriels le 24 octobre dernier s'est traduite en bourse par une baisse initiale de 6%. Elle a été effacée en moins de 3 jours.  

Et la marge de croissance du leader du cloud reste importante. D’autant plus qu’AWS occupe le créneau IaaS qui génère les marges les plus importantes. Ses clients se recrutent parmi Netflix, Twitter, Expedia, Pinterest, Slack, Lyft, BBC, Adobe, Baidu, Volkswagen, Ford etc. tous séduits par la puissance informatique du géant et sa capacité de stockage des données. Mais AWS ne se contente pas de louer son infrastructure informatique, il propose également des services de la prévision et d'analyse des données.

En deuxième position, mentionnons Azure, la division cloud de Microsoft. Il est toutefois difficile de la comparer avec AWS, car si Azure représente 16% du marché du cloud, elle n'est qu'une des trois entités de Microsoft, actives dans ce domaine. Il faut aussi prendre en compte Office 365 utilisé par 180 millions de professionnels (dont 20% sur abonnement) et son pack Office et Dynamics 365 qui met à disposition, via souscription, les applications de productivité et de CRM (Client Relationship Management ou gestion des clients).

Azure seul réalise un chiffre d’affaires de 13 milliards USD à quoi s'ajoutent donc d'autres services basés sur le cloud et dont le chiffre d’affaires s’élève à 44 milliards USD.  Chez Microsoft, ce sont surtout l'offre PaaS et encore plus SaaS, le segment le plus dynamique et le plus prometteur, qui se distinguent. Autre point fort de Microsoft : le jeu-vidéo en ligne via streaming, très énergivore en matière de puissance de calcul et lui aussi hébergé dans le cloud. Microsoft affiche d'ailleurs l’ambition de devenir le Netflix du gaming.

Même si le cloud ne constitue qu’une partie de ses activités, il est pour Microsoft une source importante de profits, reflétée d'ailleurs par la valorisation du titre. En effet, alors qu’elle stagnait depuis une quinzaine d’années, l’action Microsoft a doublé en 3 ans.  A l’heure où les GAFA sont de plus en plus menacés par les lois anti-monopoles, Microsoft pourrait tirer son épingle du jeu dans le secteur des entreprises technologiques. Par ailleurs, Microsoft vient de remporter le contrat 'Jedi' de $10 milliards attribué par le Pentagone, au détriment d'AWS

Autres acteurs importants et acteurs de niche

Derrière ces deux "mastodontes" suivent Google Cloud Platform, avec un C.A. (chiffre d'affaires) de 8 milliards USD et qui peut compter sur la pénétration de sa "G Suite", le pack d’applications professionnelles et concurrent direct de Microsoft Office 365; Alibaba au C.A. de 4,5 milliards, qui profite de la croissance de l’énorme marché chinois ainsi que de sa notoriété internationale et IBM au C.A. de 4 milliards USD, ayant récemment acquis Red Hat, le créateur du système d’exploitation Linux pour 34 milliards USD et qui se positionne, on l'a vu, dans le cloud hybride. 

Enfin, le cloud profite également aux acteurs de niche, avec les spécialistes des bases de données et de CRM que sont Oracle, SAP, et Salesforce et les entreprises spécialisées dans les serveurs et réseaux virtuels comme VWware, de la société Dell. A noter aussi les sociétés Rackspace et Workday, moins connues. 

Comment investir ? 

Si les gros acteurs du secteur sont présents sur le marché obligataire, essentiellement avec des obligations libellées en dollar, leurs rendements sont en ligne avec leur rating "Investment Grade". L'obligation d'Amazon à échéance en 2023 affiche un rendement avoisinant 2% pour un rating S&P AA-. Un rendement légèrement supérieur pour l'obligation émise par Microsoft, à échéance en 2026, soit 3 ans plus longue, pour un rating AAA. 

Pour profiter de l'expansion du business du cloud, l'investisseur qui en accepte le risque, peut se tourner vers les actions. Oblis résume ci-dessous les caractéristiques des actions d'acteurs du secteur, qui bénéficient de recommandations positives d'analystes collationnées via Bloomberg. 

Nom Cours  Capitalisation boursière  Performance depuis le début de 2019 % d'analystes positifs  
Amazon Inc. USD 1801,71 USD 893,2 milliards 17,06% 96,4% 
Microsoft  USD  146,46 USD 1.102,1milliards  44,49% 92,1%
Google  USD 1291,44 USD 890,9 milliards 22,45% 86,7%
Salesforce USD  158,15  USD 138,6 milliards  16,67% 92,9%
Alibaba  USD  182,00 USD 473,8 milliards 33,14% 98,3%
SAP  EUR  120,06 EUR 148,2 milliards  38,33%  95%