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Marché action : pourquoi l’indice de la peur est-il si bas à Wall Street ?

Alors que les craintes inflationnistes ont dicté la tendance sur les marchés durant les premiers mois de l’année, les investisseurs semblent désormais animés d’une plus grande sérénité, en atteste l’évolution de l’indice VIX, que d’aucuns appellent l’indice de la peur à Wall Street.

Cet indice, utilisé habituellement pour mesurer l'aversion au risque des investisseurs, et singulièrement celui de la volatilité attendue de l'indice S&P 500, est tombé dernièrement sous les 16 points, un plus bas depuis l'ère pandémique, après avoir dépassé les 80 points en mars 2020.

Et à la lecture d’un rapport de la Deutsche Bank, le constat est similaire de l’autre côté de l’Atlantique.

Selon plusieurs intervenants, ce sentiment s’explique par l’attentisme de la Banque centrale américaine, qui en dépit d’une inflation élevée, n’entend pas remettre en cause les mesures de soutien monétaire, dont le retrait perturberait probablement les marchés. 

L'inflation des prix à la consommation aux États-Unis a atteint 5% au cours des 12 mois arrêtés en mai, après une augmentation de 4,2% en avril. Une inflation tirée notamment par les prix des voitures d'occasion et des matières premières.

Une inflation temporaire ?

Face à une telle flambée des prix, on serait en droit d’attendre de la FED qu’elle renchérisse le coût de l’argent en augmentant ses taux directeurs. Ce qu’elle faisait historiquement mais rechigne pourtant de faire, du moins avant 2023, a-t-elle annoncé hier soir.

Pour justifier cet attentisme, l’institution dirigée par Jerome Powel maintient que la vigueur de l’inflation ne sera que temporaire. Un sentiment qui anime également les gérants de fonds.

Une enquête réalisée par la Bank of America auprès de 207 gestionnaires, responsables de 645 milliards de dollars d’actifs, révèle ainsi que plus de 70% des sondés partagent l’avis de la FED. 

Il en ressort également que les gestionnaires sont nombreux à avoir réduit la pondération de l’allocation obligataire (au plus.bas depuis trois ans), en marge d’une baisse attendue des rachats de dettes par la Banque centrale.

Le moment de se positionner sur les actions ?

Si la tendance parait plutôt défavorable aux obligations, là où les actions conservent une pondération globalement inchangée, un indice VIX peu élevé va-t-il de pair avec une hausse des bourses ?

Selon le bureau d’étude Schroders, les données compilées montrent que depuis 1991, s’être positionné sur l’indice S&P 500 lorsque le VIX se situait entre 15 et 16 points (soit son niveau de mardi) aurait conduit à un rendement de 14,6% au cours des 12 mois suivants.

Certes, l’étude ne prend pas nécessairement en compte les aléas inflationnistes. A ce titre, certains observateurs redoutent que le sentiment de quiétude qui anime les marchés, et la complaisance à l’égard de l’inflation, ne vole en éclat si la hausse des prix devait dépasser les attentes de la FED.

Pour rappel, une inflation persistante signifie des coûts plus élevés pour les entreprises, coûts qu’elle ne pourront pas toujours répercuter sur les prix de vente, engendrant mécaniquement une pression sur les marges et sur la rentabilité.

Globalement, on notera que les analystes tablent sur une hausse de 9% de l’activité économique américaine au second trimestre, avant de ralentir. Les bénéfices des entreprises devraient suivre une trajectoire similaire.