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Déjà la fin de la remontée des taux?

Ces dernières semaines, taux souverains et rendements obligataires sont repartis franchement à la baisse, à l’image du Bund allemand à dix ans, la référence du marché, dont le rendement a été ramené à 0,85% après avoir atteint un plus haut de 1,79% fin juin.

Une différence de cent points de base en l’espace de si peu de temps est relativement inédite sur un placement aussi stable que la dette allemande. C’est aussi un signe de la volatilité élevée qui anime le marché obligataire ces derniers mois.

Même topo sur l’emprunt belge à dix ans, dont le rendement annuel a été ramené à 1,40%, contre un plus haut de huit ans il y a un peu plus d’un mois à 2,50%.

Qui dit baisse des rendements dit pour rappel hausse des cours, ce qui signifie que les investisseurs sont repassés massivement à l’achat sur les obligations.

Si en marge des risques géopolitiques, l'aversion pour les actifs risqués favorise les obligations, leur retour en grâce traduit davantage le fait que les marchés intègrent comme acquis la récession, et parient sur le fait que le ralentissement de l’activité pourrait inciter la Banque centrale européenne à ralentir les resserrement monétaires. 

En arrière-plan, la récession s’occupera elle-même de faire baisser l’inflation, sur fond d’une demande moins importante. 

Les signaux négatifs ne manquent d’ailleurs pas. Ce lundi, on apprenait notamment que les ventes de détail en Allemagne avaient reculé de 1,6% en juin. C’est aussi un recul de près de 9% sur un an, du jamais vu depuis le lancement de cet indicateur en 1994.

C’est donc le scénario sur lequel parie actuellement les marchés. Un scénario que l’on observe d’ailleurs de l’autre côté de l’Atlantique, où l’économie a reculé pour la deuxième fois de suite au second trimestre.

Le rendement du dix ans américain est ainsi tombé à 2,55%, contre un plus haut de 3,48% en juin. Fait notable, l'échéance à deux ans est nettement plus élevée à 2,85%, un signe historique de récession à venir.

Forte hausse des cours sur le secondaire

A noter que le regain d’intérêt des obligations ne se cantonne pas aux obligations d’Etat mais aussi aux obligations corporate.

A titre d’exemple, l’obligation que s’engage à rembourser dans sept ans Volkswagen Leasing, du nom de la société qui exploite l'activité de leasing pour les véhicules neufs et d'occasion des marques du groupe Volkswagen, a vu son rendement être ramené de 3,85 à 2,70% en l’espace de quelques semaines, avec un cours porté à 86% du nominal (coupures de 1.000 euros).

Autre exemple, en dollars cette fois (coupures de 2.000), l’obligation Apple à maturité 2027, dont le cours a progressé de sept points à 99% du nominal, a vu son rendement annuel être ramené autour des 3%. Rappelons que les obligations émises par la marque à la pomme bénéficient du sacro-saint rating AAA chez Moody’s.