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Les investisseurs préfèrent voir le verre à moitié plein. Le résumé de la semaine.

Goldwasser Exchange fait le point sur ce qu’il faut savoir pour commencer la semaine.

Marchés: la vision à court terme domine.

Les marchés américains étaient fermés jeudi pour cause de Thanksgiving (jeudi) et ils ont clôturé plus tôt vendredi en raison du “Black Friday”. Cela n’a pas empêché les indices boursiers US et EU de continuer sur leur lancée. On se dirige vers un deuxième mois consécutif dans le vert. Que ce soit sur le front de la récesssion, des pénuries d’énergie et des risques géopolitiques, les mauvaises nouvelles sont repoussées à l’année prochaine. Pour l’heure, les investisseurs préfèrent voir le verre de champagne à moitié plein. La publication des “minutes” de la Fed confirme que la prochaine hausse des taux US sera plus modérée que la précédente. Le consensus s’accorde autour d’une hausse de 0,5%. En conséquence, le dollar a clôturé en repli à 0,96 euro (l’euro vaut 1,04 dollar). Autre facteur positif: les économies développées résistent mieux que prévu en cette fin 2022. La croissance allemande du Q3 a été revue à la hausse et l’indice de confiance des patrons allemands remonte un peu la pente. Les stocks étant remplis et la météo clémente, la crise énergétique ne frappera sans doute pas l’Europe cet hiver. Cette semaine, on a noté aussi une forte baisse du cours du pétrole en raison du recul de la demande asiatique et des discussions autour du plafonnement du prix du pétrole russe. Le Brent a touché 82,31 dollars lundi, son cours le plus bas depuis janvier. Au final, le Stoxx 600 a progressé de 1,71%, le S&P 500 de 2,02% et le Nasdaq de 0,73%.

La FED va ralentir la cadence.

Suite à la publication de ses “minutes”, on comprend mieux pourquoi la Fed souhaite ralentir la hausse des taux. Bien sûr, elle veut avant tout éviter un atterrissage brutal de l’économie. Mais l’autre raison longuement débattue par les banquiers centraux tient au fait que la hausse des taux ne se se répercute pas immédiatement sur les prix, sauf dans les secteurs sensibles tel l’immobilier. Il existe donc un décalage entre la hausse des taux et son impact sur les prix et les salaires et la banque centrale veut se donner le temps de l’examiner en détail. Elle va donc y aller plus doucement et prendre son temps. Il est probable que le taux de base, qui atteindra 5% en 2023, ne rebaissera pas de sitôt. Praveen Korapaty, spécialiste des taux chez Goldman Sachs, prévoit un taux de base d’au moins 4% jusqu’à la fin 2024 (Bloomberg). Un portefeuille équilibré composé d’actions et d’obligations de qualité pourrait constituer la meilleure stratégie d’investissement possible dans les années à venir, estime Korapaty.

Un mauvais climat à la COP27.

La conférence, qui se tenait cette année à Charm el-Cheikh, s’est achevée sur des résultats très mitigés. Elle a donné lieu à un affrontement entre pays du Nord et du Sud. Après des heures de négociations, les délégations de 196 pays sont parvenues à un accord portant sur la création d’un fonds spécial destiné à aider financièrement les pays les plus affectés par le réchauffement. L’UE, qui y était d’abord opposée, a fini par se ranger à l’avis des pays du Sud au nom de la justice climatique. Tout en contribuant le moins au réchauffement, ces pays en subissent le plus les conséquences. Les Européens ont toutefois souligné que les pays émergents devaient également contribuer à ce fonds, et notamment la Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète. En revanche, aucun progrès n’a été constaté sur le fond du problème, à savoir la réduction progressive des énergies fossiles. La déclaration finale réaffirme l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5° mais constate que les engagements effectifs des Etats sont largement insuffisants. Le lobbying intense de la part des pays producteurs (Emirats, Arabie saoudite, Iran, Russie), qui avaient dépêché plus de 600 représentants sur place, n’a pas permis d’avancer. La COP28 aura lieu l’année prochaine dans les Emirats, ce qui augure mal de la suite.

Le pouvoir chinois pris à contre-pied.

La Chine est touchée par une vague de Covid qui affecte 20% de son activité économique, d’après Nomura. Bien que l’on ne déplore que 30.000 cas par jour, c’est un chiffre important pour un pays qui ne jure que par sa politique de zéro-Covid. Près de 400 millions de Chinois sont soumis à des lockdowns et des contrôles sanitaires. De violentes manifestations ont eu lieu sur le site de l’usine géante Foxconn à Zhengzhou, “surnommée iPhone City,” où 200.000 ouvriers vivent et travaillent en circuit fermé pour éviter toute contamination de l’extérieur. Les conditions y seraient déplorables et les ouvriers n’auraient pas reçu la prime qui leur avait été promise. 20.000 employés qui avaient été recrutés ont quitté le site. Selon une source interne, la production d’iPhones 14 pourrait chuter d’au moins 30% en novembre. Cette résurgence du virus arrive au plus mauvais moment pour le pouvoir central, qui avait décidé de lâcher du lest en demandant aux pouvoirs locaux d’adopter des mesures anti-Covid mieux ciblées. Les mesures de soutien au secteur immobilier, l’orientation pro-business du n°2 du régime Li Qiang et le réchauffement géopolitique entre les deux superpuissances avaient rendu les banques américaines plus optimistes sur les perspectives du pays. Reste à savoir si la Chine sera capable de juguler cette vague qui, si elle s’étendait, pourrait mettre à mal un secteur hospitalier déficient.

Les importateurs de gaz à la traîne.

Alors que l’Europe se prépare à passer un hiver moins brutal que redouté au niveau de l’approvisionnement énergétique, les prévisions à plus longue échéance sont moins optimistes. D’après le journal l’Echo, l’Europe prend du retard sur l’Asie au sujet de l’approvisionnement à long terme du gaz naturel liquéfié, devenu indispensable depuis que la Russie ne livre plus son gaz via ses gazoducs terrestres. Un exemple: un accord portant sur la livraison de 4 millions de tonnes de GNL par an a été signé entre l’entreprise QatarEnergy et le géant chinois Sinopec. Durée du contrat: 27 ans ! Or, de leur côté, les firmes énergétiques européennes hésitent à s’engager sur des échéances aussi longues en raison du manque de prévisibilité de la demande de gaz. Résultat: plus aucun contrat de livraison d’ici 2026 n’est actuellement disponible sur le marché. Les importateurs qui n’ont pas signé de contrat à long terme vont devoir dépendre du marché à court terme, où les prix sont actuellement trois fois plus élevés. L’Echo a appris que deux des cinq principaux contrats d’approvisionnement belges arrivent à terme avant 2026 et le dernier en 2031. A l’heure où la Russie menace de couper le dernier gazoduc en activité (via l’Ukraine), on peut se réjouir que l’Europe ait diversifié ses sources d’approvisionnement et que l’Allemagne ait réussi à contruire son premier terminal GNL en moins de 200 jours mais la question du prix payé pour le gaz dans les années à venir est essentielle.  

Changement de cap à Londres?

Certains responsables conservateurs commenceraient-ils à regretter le Brexit? Seraient-ils tentés par une formule de compromis? C’est ce qu’a laissé entendre le “Sunday Times”. D’après ce journal, un nouvel acccord de libre-échange avec l’UE serait à l’étude. Analogue à l’accord bilatéral entre la Suisse et l’UE, cette structure permetrait à la Grande-Bretagne d’avoir à nouveau accès au marché unique et elle supprimerait 80% des contrôles entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord, l’une des principales pierres d’achoppement entre les deux parties. Elle permettrait aussi à Londres de combler son manque de main-d’oeuvre qualifiée. En contrepartie, la Grande-Bretagne serait contrainte de s’aligner sur les normes européennes. Ces rumeurs ont été aussitôt démenties par plusieurs ministres du gouvernement Sunak mais d’aucuns affirment que ce ballon d’essai a pour but de tester l’attitude des “hard-brexiters” à propos d’un rapprochement avec l’UE.

L’obligation de la semaine.

Le géant sidérurgique ArcelorMittal a émis deux emprunts en dollars arrivant à échéance en novembre 2027 et 2032. Ils offrent respectivement 6,55% et 6,80%. L’obligation arrivant à maturité en 2032 est valorisée sur le marché secondaire à 101,19% du nominal, ce qui donne un rendement brut de 6,63%. Elle est proposée par coupures de 2.000 dollars et son rating est de “BBB-” chez Standard & Poor’s. Les fonds levés serviront à financer l’acquisition de l’entreprise sidérurgique brésilienne Companhia Siderurgica do Pecem, un achat salué par l’agence de notation Moody’s, qui jugeait l’opération positive pour ArcelorMittal. Présent dans plus de 60 pays, le groupe ArcelorMittal a fait un chiffre d’affaires de 74,6 milliards d’euros en 2021 et il affiche une capitalisation boursière de l’ordre de 22,3 milliards d’euros.

L’action de la semaine.

On attend notamment les résultats Q3 de Salesforce, le leader dans la gestion de la relation client. Subissant la désaffection pour les technologiques, le titre a perdu 40% depuis le début de l’année. Les investisseurs ont été refroidis par le fait que les revenus ne progresseront que de 17% en 2022 alors que Salesforce les avait habitués à près de 30% de croissance annuelle depuis 2012. Des performances jugées insuffisantes dans le domaine du Cloud et la concurrence de Microsoft dans le créneau du CRM ont également joué. Il n’en reste pas moins que Salesforce reste une valeur solide. Une majorité d’analystes référencés par le site Nasdaq recommandent l’achat avec un objectif moyen de +40% dans les 12 mois à venir.

Il a été aussi beaucoup question de Tesla cette semaine. Le titre a perdu près de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année en dépit d’un “stock split” au mois d’août. Les raisons de la baisse sont multiples: difficultés d’approvisionnement en pièces et composants, fermeture de l’usine de Shanghai pour cause de Covid, ralentissement du marché chinois. Sans parler du comportement d’un patron qui ne consacre plus qu’une partie de son temps à Tesla. Certains analystes estiment cependant que le cours actuel du titre est redevenu attractif. A 150 dollars, Tesla est une opportunité estime Morgan Stanley. C’est le seul constructeur de véhicules électriques qui fait des bénéfices. Le titre a rebondi de près de 10% en fin de semaine pour finir à près de 183 dollars.

Nintendo s’est également mis en évidence ces derniers jours. Ses deux nouveaux jeux Pokémon pour la console Switch sont partis comme des petits pains: 10 millions d’unités vendues en trois jours, un record pour le créateur de Super Mario. En dépit d’une année difficile où les consommateurs regardent à la dépense, Nintendo a réussi à sortir deux blockbusters, ce qui vaut au titre d’être en hausse de 10% depuis le 1er janvier.

Alors que la coupe du monde bat son plein avec ou sans Budweiser, on a appris que la famille Glazer songe à vendre Manchester United. Le club, qui est coté en bourse, avait été récemment évalué à 2,5 milliards de livres mais le prix demandé serait plutôt de l’ordre de 5 milliards suite à la vente de Chelsea en mai pour 4,25 milliards. Les “Red Devils”, qui n’ont pas remporté la “Premier League” depuis 2013, possèdent un capital inestimable: des centaines de millions de fans dans le monde entier. C’est une marque au rayonnement planétaire. Plusieurs acquéreurs potentiels seraient déjà sur les rangs. David Beckham s’est dit ouvert aux discussions. Il pourrait trouver d’autres investisseurs pour tenter l’aventure avec lui. Le ministre des sports d’Arabie saoudite s’est également dit intéressé – le fonds souverain saoudien s’est déjà offert le club de Newcastle. Tout ça fait l’affaire de l’action, qui a bondi de 71% en quelques jours.

Toute l'équipe de Goldwasser Exchange vous souhaite une bonne semaine.