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Qu’espérer des valeurs de la tech en 2023?

Il souffle comme un parfum de changement d'ère sur la tech américaine, dont les géants annoncent à tour de bras des licenciements et l’abandon de projets. Dans le même temps, les valorisations restent sous pression en bourse. Une question s’impose dès lors en ce début d’année, l’âge d’or de la tech est-il révolu?

Après des années de croissance exponentielle, les géants de la tech commencent à se serrer la ceinture, loin des valorisations boursières et des résultats records.

Le Nasdaq est d’ailleurs l’indice américain qui a le plus lourdement chuté en 2022, de l’ordre de 33%, contre 8,8% pour l’indice industriel Dow Jones ou encore 19,4% pour l’indice principal, le S&P500.

Si les investisseurs ont sanctionné plus que d’autres des valeurs comme Netflix, Amazon, Salesforce, Etsy ou Meta, c’est surtout parce que ces actions sont considérées comme des valeurs de croissance par excellence. Et qu’une grosse partie de leur valorisation reflète des perspectives toujours plus réjouissantes.

Or, quand la croissance tend à diminuer voire à s’arrêter, la sanction boursière se fait immédiate et brutale. D’autant plus avec des valeurs qui se traitent à 30 ou 40 fois les bénéfices attendus, et de surcroit dans un contexte de hausse des taux.

Retour à la normale après la pandémie

Indépendamment du ralentissement économique imprimé par la FED en vue de juguler l’inflation, la moins bonne tenue du secteur découle d’un retour à la normale après la crise sanitaire.

Amazon en est le parfait exemple. Après avoir connu une folle expansion durant la pandémie, sur le front de l’e-commerce ou du cloud computing dont il est l’un des leaders mondiaux, le groupe de Seattle a bouclé les neuf premiers mois de 2022 sur une perte de trois milliards de dollars, contre un bénéfice de 19 milliards un an plus tôt.

Et sur fond de prévisions décevantes, Amazon a annoncé la semaine passée le plus grand plan de licenciement de son histoire, qui touchera 18.000 personnes.

Même topo chez Meta, qui a annoncé fin novembre licencier 13% de ses employés, une décision vue comme "un dernier recours pour réduire les coûts". Marc Zuckerberg a justifié cette décision en évoquant des mauvais calculs réalisés lors de la pandémie, lui qui tablait sur une accélération permanente" du secteur de l’e-commerce. La faute aussi aux investissements très lours nécéssités par le "Metaverse", qui peine à convaincre.

Du côté de Microsoft, à en croire une note publiée par UBS la semaine passée qui a fait chuter l’action, le moteur de croissance du groupe, à savoir l’infrastructure dans le cloud "Azure", serait entrée dans "une phase de décélération abrupte de sa croissance".

"Au même titre que la plate-forme AWS d’Amazon, Azure pourrait ralentir en raison de la maturation, et pas seulement d'une situation macroéconomique difficile", précise le broker.

La vague d’amaigrissement touche également Salesforce qui a annoncé il y a une semaine son intention de licencier 10% de ses effectifs. Ici aussi, celui qui compte parmi leaders mondiaux du CRM a déploré un contexte économique incertain et avoir trop recruté durant la pandémie.

Les analystes restent à l'achat

Après un millésime boursier épouvantable, les planètes ne semblent plus alignées pour les valeurs de la tech, et ne le sauront peut-être plus jamais comme elles l’ont été au cours de la dernière décennie.

Pour autant, force est de constater que la communauté des analystes restent extrêmement positive sur le secteur. 

Amazon récoltent ainsi 55 recommandations d’achat, avec un seul conseil de vente. L’objectif de cours médian à douze mois compilé par Bloomberg envoie l’action à 135 dollars à un horizon de douze mois, soit un potentiel de 57% sur base d’un dernier cours de clôture de 86 dollars.

Le must est assurément Microsoft qui ne récolte que des recommandations d’achat (52), avec un potentiel de 32% à douze mois.

Apple, qui aurait demandé à ses fournisseurs asiatiques de ralentir la cadence de production, sur fond d’une demande moins importante, récolte lui 36 recommandations d’achat, contre huit à conserver et deux à la vente. On notera que la marque à la pomme est le composant des GAFAM à avoir été le moins sanctionné l’année passée (repli limité à 26%).