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Un vent d’optimisme souffle sur les économies. Le résumé de la semaine

Goldwasser Exchange fait le point sur ce qu’il faut savoir ce lundi matin.

Les marchés au diapason des résultats.

L’évolution des taux d’intérêt reste le principal souci des investisseurs mais dans l’attente des prochaines décisions de la Fed et de la BCE, ce sont les performances des entreprises qui occupent le devant de la scène. Avec 7,66 millions de nouveaux abonnés et une marge brute de 7%, les résultats Q4 de Netflix ont dépassé les attentes. Le titre a bondi de 8,46% vendredi. Reed Hastings, fondateur de Netflix et pionnier du streaming en a profité pour annoncer son départ. A l’inverse de Goldman Sachs qui a affiché des résultats décevants, la banque Morgan Stanley a fait mieux que prévu grâce à son activité de gestion de fortune. Alphabet a progressé de 6% après l’annonce d’un plan de licenciement de 12.000 salariés et Tesla qui a repris 9% cette semaine, remonte progressivement la pente. De manière générale, on observe une rotation entre secteurs. Les technologiques progressent tandis que les valeurs défensives comme les biens de consommation courants reculent. L’euro reste bien accroché au dessus de 1,08 dollar.

Le moral remonte d’un cran.

Un vent d’espoir souffle depuis le début de l’année. Certains indicateurs semblent aller dans le bon sens: l’inflation commence à reculer, le prix du gaz est revenu au niveau d’avant la guerre d’Ukraine, les températures clémentes laissent espérer un hiver sans rationnement ni coupures, l’Europe a réussi à réduire sa dépendance énergétique à l’égard de la Russie et le rebond attendu de la Chine contribuera à relancer l’économie mondiale. Signe que le climat a changé, plusieurs responsables présents au Forum économique de Davos ont affiché un optimisme mesuré. Olaf Scholz a déclaré qu’il “avait la certitude que l’Allemagne n’entrerait pas en récession” et Bruno Le Maire a fait le même pronostic pour la France. Dans la zone euro, l'année sera « bien meilleure qu'on ne le craignait » a prédit de son côté Christine Lagarde qui est impressionnée par la résilience du marché du travail. La semaine dernière, Kristalina Georgieva, directrice du FMI, prévoyait un atterrissage en douceur de l’économie américaine. A Davos, elle constatait qu’il y avait une “amélioration au niveau de l’inflation” et elle compte beaucoup sur la relance chinoise. Ces responsables ne sont pas les seuls à reviser leurs prévisions. Goldman Sachs ne s’attend plus à une récession dans la zone euro même si la banque d’affaires table sur une croissance faible.

Les marchés US à la traîne.

La très bonne tenue des actions européennes par rapport aux américaines continue d’étonner les observateurs. Le Stoxx 600 a progressé de 6,5% depuis le début de l’année et de 18% depuis le plus bas du 29 septembre. Il devance le S&P de 11% en valeur brute. Les opérateurs ont le sentiment que l’Europe est sortie de l’oeil du cyclone. Le prix de l’énergie est en baisse, les cuves sont remplies, l’inflation recule et l’on estime que l’ouverture de la Chine profitera en priorité aux entreprises européennes (biens d’équipement, tourisme, luxe). La décote par rapport aux actions américaines et la remontée de l’euro par rapport au dollar ont également rendu les actions européennes plus attractives. Cette hausse de l’euro s’explique par le différentiel du potentiel de hausse des taux directeurs sur les deux continents. Pour l’heure, les marchés escomptent une hausse supplémentaire de 0,6% sur les taux US et de 1,5% sur les taux en zone euro. Cela dit, certaines banques (Goldman Sachs, Bank of America) estiment que le rallye des actions européennes va prendre fin. Il faut aussi noter que certaines bourses asiatiques et émergentes ont fait encore mieux que les indices européens. L’indice sud-coréen Kospi a progressé de 7% depuis le 1er janvier et à Hong Kong, l’indice Hang Seng a rebondi de 50% depuis novembre dernier. Les experts estiment que les actions chinoises ont encore une marge de progression de 20% en 2023 car les institutionnels étrangers sont restés sur la touche jusque très récemment.

La Chine à l’heure du “reset”.

Plusieurs raisons expliquent le virage à 180° de la Chine auquel on assiste depuis plusieurs semaines. D’une part, Xi Jinping a consolidé son pouvoir à l’occasion du XXème Congrès du PCC. Après avoir muselé toute forme d’opposition interne, il est désormais le seul maître à bord, entouré de “yes-men” et libre de piloter la Chine à sa guise. Il n’en reste pas moins que la Chine traverse une phase critique. La politique de zéro-Covid qui prévalait depuis trois ans était devenue très impopulaire et ses retombées sur l’économie étaient sévères. En 2022, la croissance chinoise n’a été que de 2,9%. Face à la montée des manifestations de rue, Xi a brutalement renoncé à sa stratégie sanitaire et les Chinois, peu immunisés, ont dû faire face au virus dans le chaos et l’improvisation. Les chiffres officiels font état de 60.000 morts mais les experts estiment que ce chiffre doit être multiplié par dix. On s’attend à ce que la Chine sorte de la vague épidémique au printemps et que son économie retrouve sa vitesse de croisière au deuxième semestre pour atteindre 5%.

Mais les écueils que la Chine doit affronter sont nombreux. Pour la première fois, sa démographie est en baisse et sa population vieillit. La question de Taiwan et le rapprochement stratégique avec la Russie inquiètent les pays démocratiques. L’immobilier, qui représente 40% du patrimoine des Chinois est en crise et la dette cumulée (publique et privée) atteint les 300%. Les Etats-Unis ont banni la vente de puces performantes à la Chine et font pression sur les Pays-Bas et le Japon pour que ces pays en fassent de même dans le but de freiner la technologie chinoise à vocation militaire. Enfin, l’Occident voit de plus en plus la Chine comme un concurrent voire même un adversaire plutôt qu’un partenaire.

D’un autre côté, le pouvoir chinois sait aussi que le monde a besoin de la Chine autant que la Chine a besoin du monde. C’est le premier atelier et le plus vaste marché de la planète. La Chine a donc lâché du lest en déverrouillant son économie. La frontière avec Hong Kong, centre financier, a été partiellement rouverte. Les restrictions aux prêts consentis par les banques aux développeurs immobiliers ont été levés. Les règles qui avaient freiné le développement des entreprises technologiques ont été assouplies, ce qui explique l’énorme rallye du secteur tech chinois. En quelques semaines, la capitalisation des deux géants Tencent et Alibaba a gonflé de 350 milliards de dollars. Avec l’ouverture des frontières, 110 millions de touristes chinois sont attendus à l’étranger. Enfin, depuis le sommet du G20, la Chine s’est lancée dans une vaste offensive de charme et affiche un visage plus souriant. Les relations avec les Etats-Unis n’étant pas au beau fixe en dépit des échanges commerciaux entre les deux super-puissances, le pouvoir chinois se focalise avant tout sur l’Europe. Après le voyage d’Olaf Scholz à Beijing en novembre, il est possible qu’Emmanuel Macron le suive. 

Etats-Unis et UE: de l’eau dans le gaz.

Si à Davos, Olaf Scholz a arrondi les angles sur la question des subsides accordés par l’Etat américain à son secteur vert dans le cadre de l’”Inflation Reduction Act”, Bruno Le Maire n’a pas hésité à fustiger le protectionnisme américain. La Commission européenne se prépare même à déposer une plainte auprès de l’OMC pour non respect des règles de la concurrence. Pour inciter l’Europe à investir dans les secteurs innovants (énergies renouvelables, l’hydrogène, semi-conducteurs, nucléaire), Le Maire préconise un plan qui pourrait être financé par des capitaux privés et publics. De son côté, Ursula von der Leyen, propose d’assouplir la réglementation sur les subventions publiques et de mettre sur pied un nouveau fonds souverain financé par un emprunt commun, un “European Clean Tech Act” . Comme d’habitude, cette initiative se heurte à la résistance de l’Allemagne et des Pays-Bas mais la riposte s’organise.

Twitter: l’heure de vérité.

L’heure de la douloureuse approche pour Elon Musk. D’après des sources bien informées, la première tranche d’intérêts dus sur les 13 milliards de dollars de prêts consentis par les banques pour le rachat de Twitter, arriverait à échéance d’ici fin janvier. Les intérêts dus s’élèvent à 1,5 milliards par an. Or, Twitter est mal en point. Ses recettes seraient en baisse de 40%. Motif: le chaos qui règne au sein de Twitter depuis son rachat a fait fuir les annonceurs, qui représentaient 90% des revenus de la plateforme. Cinq cents d’entre eux ont suspendu leurs publicités. A l’heure actuelle, il y aurait encore 1 milliard dans les caisses mais Musk a estimé que sans réduction drastique des coûts, Twitter devrait sortir 6 milliards en 2023. Pour rembourser les créances de Twitter, Musk a plusieurs options, toutes désastreuses. Il peut vendre un paquet d’actions Tesla mais sa participation dans Tesla a fondu de 170 à 50 milliards en raison de la baisse du titre. Par ailleurs, 63% de ses actions Tesla seraient déjà gagées auprès des banques. Sa marge de manoeuvre est donc faible. Il peut aussi proposer aux banques de leur céder des actions Twitter en échange d’une restructuration de la dette. Il peut enfin déclarer banqueroute, ce qui est peu probable, car dans ce cas, il perdrait la majeure partie des 26 milliards que lui et ses associés ont investis. Dan Ives, analyste tech chez Wedbush Securites, estime que les 44 milliards déboursés par Musk pour Twitter ne valent plus que 15 milliards aujourd’hui.

L’obligation de la semaine.

La filiale canadienne de Mercedes-Benz propose aux investisseurs une obligation en euros à échéance du 23 février 2027. Disponible par coupures de 1.000 euros, elle offre un coupon de 3%. Emise par une entreprise prestigieuse, cette souche obligataire est particulièrement bien notée. Elle obtient un rating “A-“ chez Standard & Poor’s et “A3” chez Moody’s, ce qui la situe dans la tranche “moyenne-supérieure” de la catégorie “Investment grade”. Filiale à part entière de la firme de Stuttgart, Mercedes-Benz Canada assure la distribution des véhicules Mercedes au Canada et propose également des services de financement aux concessionnaires ainsi qu’à leurs clients. En 2021, propulsé par la forte demande de véhicules haut de gamme, le groupe Mercedez-Benz a réalisé un chiffre d’affaires de 168 milliards d’euros, en hausse de 9%. Sa capitalisation boursière avoisine les 72 milliards d’euros.

L’action de la semaine.

La saison des résultats bat son plein. On attend notamment ceux de Microsoft, Tesla, IBM, Intel, Chevron, Visa, Mastercard, American Express, LVMH, SAP, H&M et Volvo. A tout seigneur, tout honneur: LVMH, n°1 du luxe. S’agissant de Bernard Arnault et du potentiel de LVMH, Albert Frère disait “The sky is the limit” et en effet, on a le sentiment que la progression de l’entreprise a quelque chose d’inexorable. Le titre a triplé en quatre ans et son patron est désormais l’homme le plus riche du monde, sa fortune équivalant à celles de Bill Gates et de Warren Buffett réunies. LVMH chapeaute 75 marques et il est de loin, le leader du secteur, son chiffre d’affaires repésentant près de la moitié des 5 premiers groupes. D’après le cabinet Bain, le secteur du luxe, qui peut compter sur un bassin de 400 millions de consommateurs, est imperméable aux récessions. En 2022, sa croissance a surtout reposé sur les nouvelles générations. Bain a noté que l’attirance pour les accessoires de luxe commence de plus en plus tôt: 15 ans en moyenne soit 3 à 5 ans plus tôt que la génération précédente. Le titre LVMH a gagné près de 30% depuis octobre, en raison de l’ouverture de la Chine.

Toute l'équipe de Goldwasser Exchange vous souhaite une bonne semaine.