Des brokers visent plus haut pour Barco, Recticel, Argenx, DEME et Jensen Group

Les résultats annuels et les prévisions publiées par les entreprises belges ces derniers jours ont mené les analystes à revoir à la hausse leurs objectifs de cours. Oblis passe en revue les mises à jour les plus relevantes annoncées au cours de la semaine écoulée.

"Une grande partie de l'histoire de croissance de Barco encore à écrire"

A l’achat, Kepler Cheuvreux a relevé de 27 à 31,75 euros son objectif de cours sur le spécialiste belge de l’imagerie, visant au passage 14% plus haut sur base d'un dernier cours de clôture de 27,2 euros. Si Barco a été lourdement affecté par la crise sanitaire (fermeture des cinémas entre autres) et des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, Kepler Cheuvreux a conclu à la lecture des résultats que "le rebond tardif après la pandémie se transforme progressivement en une histoire de croissance fulgurante". En arrière-plan, les opportunités encore largement inexploitées dans les domaines du cinéma, de l'expérience immersive, des solutions d’imagerie pour le secteur de la santé et des outils pour réunions d’entreprises du type ClickShare. Kepler ajoute que la marge brute de 40% et la marge d’EBITDA de 13,7% générées en 2022 ont permis aux investisseurs d'éliminer une partie de leur réticence. Et tandis que l’action est revenue à ses niveaux d’avant Covid, Kepler est d’avis qu’une grande partie de l'histoire de la croissance du groupe est encore à écrire. On notera qu'en marge de la traditionnelle rotation annuelle, Barco va faire son retour dans le Bel20.

"Il est temps d'acheter Argenx"

Degroof Petercam vise depuis jeudi un petit peu plus haut sur Argenx, la biotech et poids lourds du Bel20, avec un objectif relevé de 391 à 394 euros, mais surtout, une recommandation qui passe à l’achat sur le dossier. L’analyste David Seynnaeve note que la valeur a subi des prises de bénéfices à la suite de la publication des résultats annuels début mars, tandis que les prévisions relativement prudentes affichées par la direction peuvent également avoir joué. Degroof Petercam est toutefois d’avis que les fondamentaux restent inchangés, et qu’en prévision des résultats à venir de l'étude ADHERE visant à traiter la polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique (CIDP), il est temps d'acheter le titre. A noter que la banque d’affaires n'exclut par une éventuelle offre publique d'achat. Sur base d’un dernier cours de 323 euros, Degroof Petercam voit en tout cas un potentiel de 21% pour Argenx.

ING se veut plus optimiste sur DEME

ING a relevé pour sa part de 130 à 140 euros son target price sur le groupe maritime DEME, considéré par certains comme l'un des champions du monde de l'éolien en mer. Alors que le conseil d’achat est naturellement confirmé, les analystes de la banque sont notamment d’avis que la marge opérationnelle de la division de dragage et d’infrastructure se redressera cette année, en raison de l'utilisation élevée de trémies. DEME profite par ailleurs des nombreux projets éoliens offshore en préparation dans le monde entier, dont certains en dehors de l’Europe, souligne ING, qui en regard d’un dernier cours de 117 euros, voit la valeur progresser de 20%.

KBC Securities vise trois euros de plus pour Jensen Group

A l’achat sur le dossier, KBC Securities a relevé quant à lui de 33 à 36 euros son objectif de cours sur Jensen Group, du nom de ce fabricant de systèmes de blanchisserie industrielle. Sur base d’un dernier cours de clôture de 31,7 euros, cela suppose un potentiel de hausse de 13,5%. Alors que le pensionnaire du BelSmall, plus petit des indices bruxellois, était au rapport en fin de semaine, KBC Securities a noté que tant le chiffre d'affaires que les nouvelles commandes ont renoué avec leurs niveaux d'avant crise sanitaire, et ce plus tôt que prévu. Plus important, l’annonce de la création d'une coentreprise avec Miura au Japon, qui fait de Jensen le leader du marché domestique.

Kepler et Berenberg visent 13% plus haut pour Recticel

​​A l’achat sur le pure player de l’isolation mousse, Berenberg a relevé de 18 euros à 20 euros son objectif sur Recticel, après la publication de résultats annuels qualifiés de "solides". Selon Berenberg, Recticel a rassuré les investisseurs sur le fait que la vente de sa division Engineered Foams pour 656 millions d’euros sera bouclée avant la fin du premier trimestre. Grâce à cette vente, Recticel deviendra une entreprise exclusivement spécialisée dans l'isolation et disposera de 350 millions d'euros de liquidités, lesquelles pourront être utilisées pour financer des acquisitions ou des retours aux actionnaires. À court terme, Berenberg reconnaît que Recticel est confronté à de grandes difficultés sur le marché des nouvelles constructions, mais qu’à long terme, les perspectives restent attrayantes, sur fond du green deal européen et des primes octroyées pour une meilleure isolation.

Kepler Cheuvreux a lui aussi relevé l'objectif de cours de 19,00 à 20,00 euros avec une recommandation d'achat maintenue. Le bureau d’étude prévoit qu’une fois la cession d'Engineered Foam bouclée, 5 à 10 euros par action seront distribués aux actionnaires. Les entreprises de construction tablent sur une reprise au second semestre 2023, ce qui devrait entraîner une augmentation des entrées de commandes chez Recticel au premier semestre de cette année. Recticel a clôturé à 17,62 euros vendredi soir.