Forte décote pour l'obligation State of Israel 0,625% 2032 par 1.000 euros
L’obligation de l'Etat d'Israël d'une durée résiduelle de 9 ans cote sur le marché secondaire aux alentours de 75% du nominal. C’est bien loin de son plus haut depuis un an de près de 94%.
Concrètement, il faut débourser l’équivalent de 74,52% du nominal pour se positionner sur l’obligation State of Israël d’une maturité égale au 18 janvier 2032 et d’un coupon de 0,625%. L’investisseur peut donc compter sur un rendement de l’ordre de 4,12%.
Prix en baisse, rendement en hausse
L’emprunt qui a permis à l’Etat d’Israël de collecter 1,5 milliard d’euros a été émis en période de taux bas, ce qui participe à expliquer le niveau du coupon. Assez logiquement, la remontée globale des taux d’intérêt ces dernières semaines a eu pour effet de pousser (mécaniquement) à la baisse le prix des obligations cotées sur le marché secondaire et, partant, l’obligation sous revue.
Notez qu’au niveau actuel, les prix rendent l’obligation fiscalement attractive pour l’investisseur résident belge. En effet, la plus-value réalisée entre le prix d’achat et le prix de remboursement est exemptée de taxation.
Fait remarquable, cette souche obligataire est libellée par coupure de 1.000 euros, ce qui la rend accessible au plus grand nombre. Elle bénéficie par ailleurs d’un rating "AA-" chez Standard & Poor’s et "A+" chez Fitch, dans la catégorie "Investment grade".
Hautes technologies
Moody’s pour sa part lui attribue également une notation "Investment grade" soit "A1", en ligne avec la note de l’Etat lui-même. Ce dernier bénéficie par ailleurs d’une perspective "positive" pour son rating, depuis avril dernier.
Tout récemment, si Moody’s a confirmé son opinion, l’agence a aussi pointé le risque que faisait peser la refonte du système judiciaire pour les perspectives de crédit d’Israël.
Les changements proposés pourraient affaiblir le système judiciaire et faire peser des risques à plus long terme sur les perspectives économiques, en particulier sur les entrées de capitaux dans le secteur de la haute technologie, un domaine d’activité particulièrement important pour le pays, explique Moody’s.
Rappelons qu’en avril 2022, Moody’s déclarait que si Israël avait bien résisté aux chocs internes et externes répétés (la pandémie de Covid, notamment), c’est principalement le résultat d’une économie majoritairement tournée vers des secteurs à haute valeur ajouté. La haute technologie en particulier tire la croissance économique et les exportations, tout en attirant des investissements étrangers importants.
Résistances aux chocs externes et internes
Moody’s pointait également la capacité de l'économie israélienne à rebondir rapidement après les chocs. L’agence rappelait aussi l’exposition limitée du pays au conflit actuel russo-ukrainien, grâce à ses vastes champs gaziers qui lui permettent une totale autarcie en gaz.
Un bémol: les risques géopolitiques élevés, même si la situation politique n’a pas empêché Israël de se hisser parmi la quatrième économie la plus performante en 2022, parmi une liste de pays de l’OCDE, selon un classement établi par The Economist. Le prestigieux hebdomadaire britannique cite l’économie israélienne comme l’une des bonnes surprises de 2022.
Sources:
- Israel ranked 4th-best-performing economy among OECD countries in 2022 (The Times of Israel)
- Moody’s : la refonte judiciaire pourrait nuire aux perspectives de crédit d’Israël (The Times of Israel)