Pourquoi ING vise 20% plus haut pour Bekaert
Le géant mondial des fils d’acier Bekaert a perdu plus de 4% ce lundi. Le pensionnaire du BelMid pouvait pourtant compter sur un relèvement de son objectif de cours par ING.
Les analystes en charge du dossier ont ainsi relevé de 44 à 48 euros leur objectif de cours sur la valeur, qui a clôturé à 40,78 euros lundi soir. Vu sous un autre angle, cela suppose un potentiel de hausse de 20% pour le tréfileur courtraisien.
ING justifie ce relèvement d’objectif en marge de la cession par Bekaert de ses activités "Steel Wire Solution" au Chili et au Pérou. La transaction portait sur la vente des sites de production et de distribution de produits en fil d'acier destinés principalement à la construction, aux clôtures agricoles, aux mines et aux applications industrielles.
Si ce désinvestissement devrait se traduire par une plus-value de 136 millions, "il réduit aussi les risques dans les segments plus volatiles et les produits de base en vrac", commente ING.
Chez Bekaert, on note que le fruit de la cession renforcera encore le bilan. "Il soutiendra au passage l’engagement de la société envers ses actionnaires, de même que les plans d'investissement de croissance".
Recommandation "à conserver"
La recommandation est toutefois maintenue "à conserver", et ce en raison de la visibilité limitée des moteurs de croissance à court terme de l'entreprise, tandis qu’ING juge la valorisation de l’action en ligne avec celles de ses homologues du secteur.
ING a par ailleurs abaissé ses prévisions de bénéfices pour les années à venir, en marge de prévisions de croissance plus faibles pour la division “Rubber Reinforcement”, axée sur les câbles et les tringles pour le secteur des pneumatiques, mais aussi pour la division "Steel Wire Solutions" suite au désinvestissement en Amérique du Sud.
ING rappelle en outre que Bekaert s’est gardé de donner des perspectives chiffrées à l’occasion de la publication de ses résultats début mars.
Revenus en hausse mais rentabilité en baisse
Célèbre pour ses clôtures verte délimitant les pelouses de nos maisons, Bekaert a bouclé l'année écoulée sur une hausse de 17,1% de ses ventes à 5,7 milliards d’euros, une croissance découlant "d’une discipline appliquée en matière de prix", visant à intégrer l’augmentation des coûts, principalement des matières premières et de l’énergie.
Pour autant, Bekaert n’a pas été en mesure de répercuter pleinement cette inflation, en regard d’une marge opérationnelle ramenée de 14,5 à 11,6% sur un an, tandis que son EBITDA a chuté de 5% à 654 millions d’euros.
Hausse du dividende
En bout de course, l’exercice s’est soldé par un bénéfice net de 289 millions, contre 448 millions d’euros en 2021. Pas de quoi empêcher le groupe de relever de 10% à 1,65 euro son dividende.
Pour ce qui est des prévisions, Bekaert dit observer un bon début d’année, et ce dans l’ensemble de ses divisions.
Si les incertitudes macro-économiques demeurent, le groupe dit viser une croissance organique annuelle moyenne de 3% de son chiffre d'affaires sur la période couvrant 2022 à 2026, et une marge opérationnelle de 9% à 11%.
On rappellera que Bekaert est une entreprise à forte vocation internationale. La société écoule en effet ses clôtures, filets de pêche, câblages pour lignes électriques à haute tension, téléski, sièges et portières de voiture, panneaux solaires, cadrans de vélo ou encore capsules recouvrant les bouchons de champagne à plus de 90% en dehors de Belgique.