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Haute tension sur les obligations Transocean, Oblis fait le point

Touché de plein fouet par la chute des cours du pétrole, Transocean voit ses coûts de financement s’envoler. Malgré les mesures prises ces derniers mois, l’opérateur de plateformes pétrolières et gazières est forcé d’appeler ses actionnaires à l’aide. Il est en outre menacé d’une dégradation de son rating par Moody’s.

Le groupe basé en Suisse vient de convoquer ses actionnaires à une assemblée générale extraordinaire, avec à l’ordre du jour la suspension du troisième et du quatrième paiement du dividende approuvé le 15 mai dernier. Le montant de 0,60 dollar par titre devait initialement être payé en quatre fois.

En parallèle, le spécialiste du forage pétrolier souhaite obtenir le feu vert de l’assemblée pour réduire ou plutôt sabrer dans la valeur nominale de l’action (prix d'émission), pour la porter à 10 centimes de francs suisses contre15 francs actuellement. « Une partie de ce montant est destinée à absorber les pertes reprises dans le bilan », justifie Transocean.

Confronté à la violente dégradation du marché du forage pétrolier, le groupe a entrepris depuis plusieurs mois de faire le ménage dans sa flotte, annonçant d’importantes dépréciations d’actifs et la mise de côté d’une série de plateformes. cela n'a pas empêché la compagnie de voir son carnet de commandes rétrécir à vue d’œil, les grandes entreprises productrices de pétrole réduisant leurs dépenses de forage en raison de la faiblesse des cours du brut. Et l’avenir ne semble pas être à l’optimisme.

« Les entreprises actives dans le forage pétrolier en mer vont être confrontées à un environnement extrêmement difficile, au moins jusqu’en 2017 », avertit Moody’s. L’agence vient de placer 11 sociétés actives dans le forage sous surveillance avec une possible dégradation de leur notation financière à la clef. L’agence communiquera sa décision dans les prochaines semaines, appréciant au cas par cas.

Dégradation de la qualité de crédit

« La faiblesse durable des prix pétroliers et l’arrivée régulière de nouvelles plateformes sur le marché vont dégrader significativement la qualité de crédit des entreprises visées, dès lors que leur carnet de commandes, leur chiffre d’affaires et leur cash-flow se dégradent. Les possibilités de forage vont se réduire, ce qui va se traduire par une période potentiellement prolongée et marquée par un faible taux d’utilisation des plateformes et des tarifs peu élevés » précise Moody’s.

En mars dernier, Standard & Poor’s et Moody’s avaient dégradé la note de crédit de Transocean, poussant celui-ci dans le groupe des émetteurs « High Yield ». Depuis lors, le spécialiste du forage bénéficie actuellement d’un rating « Ba1 » chez Moody’s et « BB+ » chez S&P, la meilleure note dans ce compartiment.

Sur le marché obligataire, les créanciers se montrent particulièrement inquiets sur le papier Transocean, eu égard au niveau de la prime de risque exigée. Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation d’une maturité égale au 15 décembre 2021 et au coupon de 6,375% est disponible bien en deçà du pair, à 80% du nominal. Son rendement annuel est proche les 11% en dollars.

 

 

Sources

Moody’s review offshore drillers for downgrade (Moody’s)

Transocean dégringole en Bourse après avoir demandé la suspension partielle du dividend (Romandie)