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Focus sur la livre turque

Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations libellées en livre turque.

L’économie de la Turquie repose essentiellement sur le secteur tertiaire, lequel représente 65% du PIB avec, entre autres, le tourisme qui pèse à lui seul 10%, selon le Moniteur de Commerce international (MOCI). Autre pan significatif : l’industrie manufacturière, qui contribue à créer 25% de la richesse nationale tandis que le solde est principalement le fait de l’agriculture, symbolisé avant tout par la culture du blé.

Le taux de croissance du PIB surprend

L’économie turque est aussi une économie très ouverte, ses échanges avec l’extérieur alimentant le PIB à hauteur de 60%. Ankara a donc subi les conséquences de l’environnement international défavorable l’année dernière. Faiblesse de la croissance en zone euro, revirement de la politique monétaire américaine, conflits en Irak et en Syrie… le PIB a marqué le pas, sans toutefois s’effondrer, comme le craignaient les observateurs après le coup d’État avorté du 15 juillet 2016. Avec un taux de croissance de 2,9% l’année dernière et une accélération à +5% au premier trimestre, le redressement de la Turquie a plutôt créé la surprise, forçant par exemple l’agence de notation Moody’s à relever ses prévisions en avril dernier.

Glissade de la devise

Ankara a très certainement bénéficié de la faiblesse de sa devise pour améliorer sa compétitivité à l’exportation. Depuis le putsch de l’été dernier, la livre turque a lourdement chuté face à l’euro, avec une devise européenne valant actuellement autour de 4,166 livres. Cette glissade a incité la banque centrale à intervenir à plusieurs reprises ces derniers mois, par le biais de l’arme des taux d’intérêt, actuellement à 9,25%. L’inflation reste cependant une épine dans le pied des autorités. Elle était de 10,90% en juin dernier et les autorités monétaires tablent sur un taux de 8,50% d’ici la fin de l’année.

Revers de la médaille, la faiblesse de la livre turque témoigne aussi de la méfiance des investisseurs à l’égard du pays et de la politique menée par le Président Recep Tayyip Erdoğan.

Les analystes répertoriés par Bloomberg sont globalement négatifs sur la monnaie turque puisqu’ils anticipent un cours médian de 4,20 pour un euro d'ici à la fin de l'année.

Investir en livres turques

Pour les investisseurs confiants à l’égard de la livre turque, le marché obligataire offre plusieurs possibilités.

Il y a par exemple cet emprunt noté « AAA » (le meilleur rating possible) de la Banque européenne d’investissement, d’une maturité égale au 25 juillet 2019 et d’un coupon de 8,5%. Il y a moyen d’acheter cette obligation à 96,65%, correspondant à un rendement de 10,47%.

Un peu moins bien noté puisque bénéficiant d’une note « A+ », la Rabobank Nederland propose une obligation échéant le 15 juillet 2021 rémunéré par un coupon de 9,25%. Son rendement est de 10,21%, sur base d’un prix d’achat de 97%.

La coupure est de 1.000 livres turques à chaque fois (+/- 240 euros) tandis que l’obligation émise récemment par JP Morgan Chase, remboursable en 2020 et rémunérée par un coupon de 11%, est fixée à 10.000 livres turques (+/-  2.400 euros). Son rendement est de 11,45% compte tenu d’un coupon de 11%.

Il est par ailleurs possible de se positionner sur le pays, au travers de l'obligation 3,25% - 14/06/2025 libellée par coupures de 100.000 euros. Avec un cours d'achat de 101,55%, le rendement est ramené à 3,02%. 

Sources

Les institutions internationales surprises de la croissance économique turque (TRT.net)

Economie turque: des chiffres qui font des envieux (TRT.net)