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Teva affiche sa prudence pour 2019 après un exercice 2018 de transition

Le géant israélien des médicaments génériques, dont c’était la première année de mise œuvre de son vaste plan de restructuration, a clôturé 2018 dans le rouge. La prudence est de mise pour 2019. Le désendettement reste une des priorités de l’entreprise.

L’exercice écoulé s’est soldé sur une perte de 2,4 milliards de dollars, bien moins importante que celle encaissée en 2017 (16,5 milliards). Elle s’explique notamment par la baisse de 16% du chiffre d’affaires en glissement annuel à 18,85 milliards de dollars, principalement en raison de la concurrence des génériques au médicament vedette de Teva, le Copaxone (traitement de la sclérose), un déclin des revenus tirés de la vente de génériques aux États-Unis et une perte de recettes liée à l’abandon de certaines activités.

Le chiffre d’affaires devrait encore reculer puisqu’il est attendu entre 17 et 17,4 milliards de dollars cette année, inférieur aux estimations des analystes qui tablent sur 17,93 milliards.

Le scénario n’est pas meilleur pour le bénéfice par action, prévu entre 2,20 et 2,50 dollars en regard de 2,81 dollars espérés chez les analystes. Pour l’exercice 2018, il s’établit à 2,92 dollars, inférieur de 2 cents au consensus.

L'Ajovy et l'Austedo, relais de croissance

Kare Schultz, le patron de la société basée à Jérusalem a dressé le bilan de l’exercice. « 2018 était la première année de notre plan de restructuration et nous avons atteint ou dépassé tous nos objectifs financiers clés pour l'année. La base de coût a été réduite de 2,2 milliards de dollars, dépassant l’objectif fixé et nous sommes sur la bonne voie pour réaliser notre objectif d’une réduction supplémentaire de 3 milliards de dollars en 2019. Les investissements de Teva se concentreront sur la croissance d'Ajovy (traitement préventif de la migraine chez les adultes, ndlr), qui fonctionne très bien aux États-Unis, et sur l’Austedo (traitement des mouvements involontaires, ndlr), les deux franchises étant bien positionnées pour devenir un important moteur de croissance pour Teva ».

L’exercice en cours devrait correspondre au creux de l’activité pour Teva, année au cours de laquelle le patron s’attend à des défis similaires à ceux de 2018, notamment l'érosion continue de Copaxone aux États-Unis et en Europe, ainsi que l'introduction de génériques au ProAir (inhalateur contre l’asthme).

La réduction de la dette comme priorité

Le laboratoire israélien se concentrera aussi sur la génération de liquidités afin de réduire son importante dette, laquelle s’établissait à 29 milliards de dollars à fin décembre 2018 contre 32,48 milliards un an avant. Sa durée moyenne a légèrement augmenté sur douze mois, passant de 6,4 à 6,8 ans.

Wall Street a réservé un accueil glacial à ces chiffres puisque l’action a chuté de 7,79% à l'issue de la séance qui a suivi la publication du communiqué, ramenant la capitalisation boursière aux alentours des 19 milliards de dollars.

Sur le marché obligataire, le cours de l’emprunt remboursable en 2022 a légèrement reculé pour s’échanger aux alentours de 93 % du nominal. Partant, le rendement de cette obligation libellée en dollar, assortie d'un coupon de 2,95% payable en rythme semestriel, tourne autour des 5%.