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Bombardier: les rendements toujours proches des 9% malgré l’amélioration des finances

Les rendements des obligations Bombardier en circulation sur le secondaire restent proches des 9%, signe que les investisseurs exigent toujours une prime élevée pour daigner détenir de la dette du groupe spécialisé dans l’aviation d’affaires.

Pourtant, le recentrage des activités du transporteur canadien vers les jets semble porter ses fruits, Bombardier ayant bouclé le premier trimestre sur des flux de trésorerie de 173 millions de dollars, lui qui nous avait habitué à puiser dans ses réserves, comme il l’avait fait un an plus tôt à hauteur de 403 millions.

De quoi faire dire à Chris Murray, analyste financier de la banque d’investissement  ATB Capital, "que nous avons dépassé le stade où on se demandait si Bombardier allait survivre, à celui d’évaluer si l’entreprise sera capable de mener à bien son plan".

Commentant ces résultats, Éric Martel, patron de l’avionneur, abonde dans ce sens: "les trimestres où Bombardier devra puiser dans ses réserves seront désormais l’exception à la règle”, précisant qu’en regard de la manière dont a été réorganisée la compagnie, ça sera une rareté de voir des trimestres négatifs pour les flux de trésorerie".

Côté opérationnel, la demande pour les jets est restée solide au premier trimestre, avec un secteur en hausse de 23% aux États-Unis et de 53% en Europe.

Bombardier dit avoir décroché sur la période environ 60 commandes. En fin de trimestre, son carnet de commandes pointait par ailleurs à 13,5 milliards de dollars, en hausse de 11% en glissement trimestriel.

Bombardier note que l’activité est au beau fixe sur le marché de l’occasion, tout profit pour ses services de maintenance et d’après-vente, un créneau qui stimule les revenus et sur lequel mise grandement l’avionneur. Sur les 1,2 milliard de dollars de revenus générés au premier trimestre, 364 millions ont été issus des services après-vente, en hausse de 34% sur un an.

Côté prévisions, Bombardier s’attend à livrer 120 appareils cette année et à générer des liquidités supérieures à 50 millions de dollars. A l’horizon 2025, on table sur un chiffre d’affaires de 7,5 milliards dollars (6,1 milliards en 2021) avec l’ambition de générer un bénéfice d’exploitation ajusté de 1,5 milliard de dollars (640 millions en 2021).

On rappellera qu’une fois n’est pas coutume pour l’entreprise qui a accumulé les déboires ces dernières années, Bombardier a reçu un coup de pouce inattendu avec la pandémie, laquelle a incité les plus nantis à se tourner vers les luxueux jets privés pour se déplacer.

Les défis subsistent

Pour autant, les marchés n’ont pas salué les résultats et ces déclarations. En toile de fond la dette de 6,6 milliards de dollars, soit un ratio sur EBITDA de 7,1, qui reste imposante. Un ratio que l’entreprise souhaite voir ramener à 3,5 vers 2025.

Pour ce faire, Bombardier devra mettre de l’argent de côté pour rembourser ses créanciers. Or, l’avionneur fait également face à une concurrence accrue avec des acteurs comme Gulfstream et Dassault qui proposeront bientôt de nouveaux modèles.

Et compte tenu de son souhait de se désendetter, Bombardier n’aurait pas de quoi se payer un nouvel avion. Selon Chris Murray, "le Challenger 650 reste un bon vendeur, mais à terme, il faudra prendre une décision".

On rappellera au passage que l’aviation d’affaires est cyclique et particulièrement vulnérable aux aléas économiques, tandis que les resserrement monétaires des banques centrales pour freiner l’inflation pourraient provoquer un ralentissement.

De quoi expliquer le fait que Bombardier s’est gardé de relever ses prévisions annuelles.

9,30% de rendement annuel

Comme évoqué en introduction, les rendements restent donc élevés sur le marché secondaire.

Si l’on prend une maturité proche comme 2025, l’obligation assortie d’un coupon de 7,50% se traite sous les 96% du nominal, avec un rendement de plus de 9% (coupures de 2.000 dollars). 

Un niveau de rendement qui se reflète dans le rating spéculatif CCC+ (assorti d’une perspective positive) accordé par Standard & Poor’s.

Placement pour investisseurs avertis donc…